Déjà un évènement. L’équipe de France de rugby à 7 et sa nouvelle vedette Antoine Dupont ont remporté le tournoi du circuit mondial de Los Angeles dimanche, une première pour les hommes depuis 2005 qui les lance parfaitement vers leur objectif olympique. C’est donc ça «l’effet Dupont»? L’emblématique capitaine du XV de France, venu au défi du 7 pour préparer les Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août), a aidé les Bleus à retrouver la victoire sur le circuit mondial, de quoi gonfler la confiance d’un groupe qui apprend à vivre avec une star du rugby.
S’il n’est pas le patron sur le terrain comme à XV, où le demi de mêlée colle au ballon, le Toulousain a pris une épaisseur folle en seulement deux semaines dans l’effectif du 7 de France. «Mon rôle c’est juste joueur de l’équipe. Je suis encore en apprentissage, je ne vais pas faire de grands discours alors que ce n’est que mon deuxième tournoi avec eux», a-t-il humblement assuré, après avoir multiplié les selfies avec des spectateurs énamourés. Entre ses passes parfaitement ajustées, ses démarrages explosifs ou encore ses plaquages dévastateurs, Antoine Dupont a brillé à Los Angeles. Il y a gagné une place de titulaire même s’il n’a pas débuté la finale, visiblement fatigué par le rythme électrique de sa nouvelle discipline.
Dans la fraîcheur du stade des Los Angeles Galaxy, les Bleus ont fait parler leur maîtrise pour étouffer la Grande-Bretagne (21-0) en finale dimanche. Antoine Zeghdar (7e) et Stephen Parez (9e) ont plongé dans l’en-but avant l’entrée de Dupont en seconde période, qui a offert le 3e essai à Théo Forner (13e). Avec l’apport de leur nouvelle star, les Bleus ont remporté leur premier trophée depuis 2005 et un succès au stade Jean-Bouin à Paris. Depuis, l’équipe de France masculine avait perdu six finales, dont la dernière l’an passé à Vancouver (Canada).
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«Je suis juste hyper content, fier de l’équipe. Ce n’est que mon deuxième tournoi je sais qu’ils travaillent depuis un moment. Il y a eu des finales, mais il n’y avait pas encore eu le titre. Ça valide le travail qui a été fait et permet de gagner en confiance à l’approche des échéances qui arrivent», a indiqué Dupont. «On veut faire quelque chose de grand», aux JO, a-t-il enchaîné. Après un début de saison moyen sur le circuit mondial (10es, 8es puis 6es), les Bleus ont réussi leur tournée nord-américaine, la première de Dupont, avec une 3e place à Vancouver la semaine dernière.
Le Toulousain a paru se régaler avec les espaces du 7, loin du marasme du tournoi des six nations de «son» XV de France. Il a offert un essai samedi d’un coup de pied rare dans cette discipline, où il surprend ses adversaires, et parfois ses coéquipiers. «On sera toujours derrière lui pour n’importe laquelle de ses initiatives. C’est une autre corde à notre arc, en plus il sait vraiment tout faire, il est impressionnant, on essaie de s’appuyer là-dessus pour marquer des essais plus facilement que d’habitude», a commenté l’expérimenté Stephen Parez.
«Le déclic c’est qu’on a beaucoup travaillé, on a de l’expérience, et on a un facteur X avec nous», a estimé Varian Pasquet, parlant de son nouveau coéquipier. Après avoir posé des bases intéressantes pour les Jeux, Dupont va se reposer puis retourner à la réalité du Top 14 avec le Stade toulousain et laisser les Bleus du 7 sans lui pour les tournois de Hong Kong (5-7 avril) et de Singapour (3-5 mai). Il devrait les retrouver pour la finale du circuit du 31 mai au 2 juin à Madrid. Si les Bleus ont brillé aux États-Unis, les Françaises ont, elles, connu une immense déception avec une élimination en quarts de finale face au Canada (28-19), terminant finalement 5es après avoir connu trois podiums lors des quatre premières étapes.