Faire mieux que les Anglais…. La compétition ne se joue pas uniquement sur les terrains. L’ambition française pour les Jeux Olympiques de Paris se porte aussi sur la performance énergétique, avec pour objectif de réduire l’impact carbone de 50% par rapport aux jeux de Londres, en 2012. «Tous les sites seront alimentés par de l’électricité 100% renouvelable, souligne François Xavier Bonaille, directeur développement commercial et partenariat Paris 2024. Nous allons valoriser cette expertise technique et laisser un héritage. D’ailleurs, Los Angeles et Milan (qui accueilleront les prochains jeux d’été et puis d’hiver, NDLR) n’ont pas cette expertise».

Pour y parvenir, EDF mise tout d’abord sur huit fermes éoliennes et solaires, réparties sur tout le territoire. Une façon d’assurer qu’au moins un site soit en capacité de produire de l’électricité «quelles que soient les conditions météo». EDF a mis en place une série de dispositifs pour garantir que l’électricité consommée viendra bien de ces sites de production et notamment des certificats d’origine spécifique. Les sites eux-mêmes vont assurer une partie de la production de l’électricité qu’ils consomment. C’est ainsi le cas du centre aquatique olympique, dont la toiture en bois «à double courbure», va accueillir une installation solaire de 4600 mètres carrés. Elle fournira 20% de l’électricité consommée par le site. Dans le Village des athlètes, plus précisément dans le quartier des Belvédères, quinze toitures de bâtiment sont équipées de panneaux solaires pour, là encore, fournir 20% de leur électricité.

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L’ombrière de parking déployée sur la place olympique du Village est, elle, une structure provisoire pliable. Elle est équipée d’une peau solaire souple, une véritable prouesse technologique développée par une entreprise du sud de la France, Solar Cloth. Des panneaux solaires vont aussi être installés sur la Seine, posés sur un container maritime qui abritera tout le matériel nécessaire au fonctionnement d’une telle installation. Enfin, 800 bornes de recharge vont être installées pour accueillir les quelque 1.200 voitures électriques déployées dans le cadre de l’événement. Bornes de recharge, ombrière et container pour panneaux solaires sont des installations provisoires qui seront toutes réutilisées. EDF récupérera ainsi les bornes pour son propre usage sur ses sites.

Enfin, le Comité Olympique a fait la chasse aux groupes électrogènes, ces équipements qui fonctionnent avec des moteurs diesel utilisés comme solution de secours pour produire de l’électricité…. sauf dans l’événementiel qui traditionnellement les privilégiait au raccordement au réseau. Pour cela, il a fallu effectuer d’importants travaux, doubler le raccordement du Stade de France au réseau Enedis – une filiale d’EDF. Les groupes électrogènes sont désormais des installations de secours, comme c’est déjà le cas dans les hôpitaux ou les centres de stockage de données. Cette évolution a en outre le mérite d’être pérenne et permet de réduire de plus de 90% les émissions carbone du Stade pendant un événement.