Malgré la hausse des prix de ses produits provoquée par la flambée des cours du cacao, le chocolatier Lindt
Connu pour ses lapins en chocolat dorés ainsi que pour ses tablettes, le chocolatier reconnaît : « La croissance est en majorité attribuable aux augmentations des prix (de vente, NDLR), en raison de la hausse du coût des matières premières. » Les cours du cacao sur les marchés mondiaux ont en effet grimpé de plus 62 % en 2023, atteignant des niveaux records. Un phénomène étroitement lié aux craintes autour des récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana. Et Lindt a réussi à profiter de son positionnement sur des marques haut de gamme – comme les pralines – pour continuer à passer ces hausses de prix sans provoquer un effondrement de ses ventes.
En dépit du contexte inflationniste, qui pousse aux arbitrages en tout genre, les consommateurs ne se sont pas complètement privés de chocolat. Les ventes en volume ont été très légèrement positives en 2023. « Alors que les volumes ont légèrement décliné durant la première partie de l’année, leur croissance a accéléré, avec une tendance à la stabilité durant la seconde partie de l’année 2023 », explique un porte-parole du groupe.
Plus spécifiquement, le chocolatier observe une croissance à deux chiffres des ventes dans ses 520 boutiques, situées à travers le monde. Le groupe tire aussi profit des achats dans les magasins hors taxes des aéroports, qui sont revenus à des niveaux pré-Covid.
Pour 2024, certains analystes tablent sur une timide reprise des volumes. Mais il ne peut y avoir aucune certitude, tant le climat est incertain. Si les cours du cacao restent aux niveaux actuels, « cela nécessitera de nouvelles hausses de prix en 2024 et 2025 », a déjà averti le groupe. Or, fin février, les cours du cacao atteignaient de nouveaux records, la tonne dépassant la barre des 6 000 dollars à la Bourse de New York. Les consommateurs accepteront-ils de payer ces produits encore plus chers ? Le chocolatier reste en tout cas « très confiant », confirmant son objectif d’atteindre une croissance (hors effets de change) oscillant entre 6 % et 8 %.
« Nous nous attendons à ce que la forte dynamique (de 2023) se poursuive au cours de l’année 2024, en dépit des prix records du cacao, car Lindt continue de travailler sur l’efficacité et l’amélioration des procédés dans ses usines, ce qui lui permet d’investir dans ses marques », estiment les analystes de Vontobel.