C’est maintenant une certitude. Le déficit public sera «significativement au-delà des 4,9%» en 2023, soit l’objectif fixé par le gouvernement, «en raison de la perte de recettes fiscales», a prévenu mercredi le ministre de l’Économie. Bruno Le Maire a martelé vouloir réduire la dépense publique, d’où l’annonce récente de 10 milliards de coupes budgétaires en 2024 qui «ne sont pas un coup de rabot mais un frein d’urgence», a-t-il dit dans un entretien au journal Le Monde , ajoutant viser «un budget à l’équilibre en 2032». D’ici là, «le rétablissement des finances publiques doit nous amener sous les 3% de déficit public en 2027», précise le numéro deux du gouvernement.
«Quand on gagne moins, on dépense moins», résume le locataire de Bercy pour justifier les coupes budgétaires. Avec une «croissance [qui] subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et les recettes fiscales qui diminuent», «il faut simplement refroidir la machine», explique-t-il. Lundi, Bercy publiait la situation mensuelle budgétaire au 31 janvier 2024, présentant une chute des recettes fiscales de 2,3 milliards par rapport à janvier 2023. Cette baisse s’explique «par la diminution de la TVA nette revenant à l’État en raison de la hausse des remboursements et dégrèvements, ainsi que des transferts plus importants à destination des collectivités territoriales et des organismes de Sécurité sociale», indique le cabinet de Thomas Cazenave.
À lire aussiLa chute surprise des recettes fiscales bouscule le gouvernement
La baisse des dépenses de l’État est «une première étape» vers l’assainissement des comptes publics, affirme Bruno Le Maire. Un grand ménage réalisé «sans remettre en cause les grandes politiques publiques défendues par le président de la République» comme «l’environnement, l’éducation, la santé, le travail» qui «voient leurs budgets augmenter depuis 2017». Pourrait s’en suivre «un projet de loi de finances rectificative à l’été, si nécessaire». Puis le projet de loi de finances 2025, «dans lequel nous devrons trouver au moins 12 milliards d’euros d’économies», prévient déjà le ministre, «nous ne prenons personne en traître».
À lire aussiColère de Dati, pression de Darmanin, silence de Béchu… Les ultimes tractations pour atteindre les 10 milliards d’économies
Deux semaines après l’annonce d’un plan d’économies controversé de 10 milliards d’euros, les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave se soumettent ce mercredi aux questions des députés et sénateurs sur ces vastes coupes dans le budget de l’État. Le ministre de l’Économie et des Finances et son collègue délégué aux Comptes publics sont attendus à 15H00 devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale, puis à 17H00 devant celle du Sénat.