Force Ouvrière, deuxième syndicat de la fonction publique, réclame une meilleure rémunération des fonctionnaires et a déposé jeudi un préavis de grève débutant le 19 mars, qui pourrait s’étendre sur toute la période des Jeux olympiques. Dans une lettre adressée au premier ministre Gabriel Attal, le secrétaire général du syndicat, Christian Grolier, affirme que «les fonctionnaires et agents publics exercent leurs missions dans des conditions en perpétuelle dégradation».
Il évoque des «carrières atones», avec des agents démarrant «au smic» ou «péniblement» juste au-dessus pour les meilleures catégories. Le syndicaliste s’inquiète notamment des récentes coupes budgétaires annoncées pour 2024 (10 milliards d’euros) et 2025 (environ 20 milliards d’euros), qui renforcent «le sentiment des agents publics de n’être considérés que comme une dépense», loin de «leur besoin de reconnaissance». Ces «annonces méprisantes pour les personnels (…) nous obligent à déposer, par la présente, un préavis de grève», indique Christian Grolier dans son courrier.
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Son syndicat revendique une augmentation immédiate de 10% du point d’indice, le rattrapage des pertes subies depuis 2000, l’amélioration de la grille indiciaire, ainsi que des emplois supplémentaires «nécessaires au bon exercice des missions et à l’amélioration des conditions de travail». La grève «débutera le mardi 19 mars 2024 et pourra se poursuivre jusqu’au 8 septembre 2024 couvrant ainsi l’ensemble des actions menées dans les trois versants de la fonction publique», précise le courrier. Cette période pourrait donc comprendre la période clé des Jeux olympiques (26 juillet-11 août), même si le courrier de FO n’y fait pas référence.
Jeudi matin, la CGT a annoncé avoir déposé début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques sur la période des JO de Paris, loin de la «trêve» sociale souhaitée par le président du comité d’organisation, Tony Estanguet. La CGT, via sa secrétaire générale Sophie Binet, s’est inquiétée notamment de l’encadrement et des conditions de travail de «centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont percutés» par les Jeux (prime, encadrement des heures supplémentaires, pose des congés, hébergement des travailleurs temporaires), face selon elle à un dialogue social qui patine.