Plus de 27 millions de Français ont joué au moins une fois à un jeu de La Française des jeux (FDJ) en 2023. Du Loto aux grilles à gratter dans les bureaux de tabac ou les points de presse, en passant par les paris sur application mobile… Ils ont dépensé en moyenne 5 euros par semaine. «Nous avons des joueurs dans toutes les catégories sociales. Les cadres supérieurs sont par exemple très friands des tirages de l’EuroMillions», a expliqué Stéphane Pallez, PDG de la FDJ sur le plateau d’«Esprit d’entreprise», l’émission économique de la chaîne Le Figaro TV. «Nous faisons 200 millionnaires chaque année», affirme la dirigeante de l’entreprise presque centenaire, héritière de la Loterie nationale. La FDJ accompagne les gagnants qui ont la chance de remporter plus de 500 000 euros, en proposant notamment une formation psychologique pour les aider à en parler à leur entourage.
Le groupe a réalisé, en 2023, un bénéfice record de 425 millions. Quand la FDJ se porte très bien, cela pourrait-il signifier que les Français vont mal? «Les gens ne jouent pas plus quand l’économie va mal, rétorque Stéphane Pallez. Quand on regarde la croissance de la FDJ ces vingt-cinq dernières années, elle n’a pas été corrélée aux cycles économiques ou au pouvoir d’achat. Il n’y a pas de lien avec l’inflation, ni dans un sens ni dans l’autre.» Systèmes d’évaluation des risques, tests des jeux en amont et études postlancements… La FDJ déploie des moyens pour éviter les addictions, qui concerneraient, selon l’entreprise, «5 % des joueurs». «Récemment nous avons par exemple modifié notre jeu Amigo, en réduisant les mises de 25 % pour réduire les risques», précise la dirigeante.
Quatre ans après sa privatisation, 400 000 Français sont aujourd’hui encore actionnaires de la FDJ. «Nous sommes parmi les entreprises françaises qui ont le plus d’actionnaires individuels», se félicite Stéphane Pallez. Le groupe continue de grandir via des acquisitions, avec l’objectif de devenir un champion européen.
Après avoir mis la main sur l’opérateur de la loterie irlandaise et le spécialiste du pari hippique ZEturf, la FDJ a lancé en janvier une OPA sur son concurrent suédois Kindred, maison mère d’Unibet, pour une valeur d’entreprise de 2,6 milliards. «Nous espérons être propriétaire de cette entreprise avant fin 2024», affirme Stéphane Pallez. De quoi ouvrir la porte, en France, à l’autorisation des casinos en lignes proposés par Unibet? C’est une décision qui appartient au Parlement et au gouvernement, pas aux opérateurs», répond la PDG. En forme, la FDJ poursuit en parallèle sa diversification en offrant la possibilité aux Français de venir régler leurs impôts, leur loyer ou leurs petites factures du quotidien à des services communaux dans la moitié de ses 29 000 points de vente. «Être acteur de proximité fait partie de notre ADN, estime la dirigeante. Via la marque Nirio, on pourra demain régler son péage d’autoroute dans les bureaux de tabac.»
Ces prochains mois s’annoncent très riches pour la FDJ, qui est l’un des principaux partenaires financiers du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) de Paris. «Nous avons également mis au point une équipe de 52 athlètes olympiques et paralympiques, que nous préparons depuis 2019 pour qu’ils aient les meilleures chances d’obtenir des médailles», conclut Stéphane Pallez. L’occasion pour la société de proposer des jeux de grattage et des «tirages, spécial JO» du Loto…