Mourir dans la dignité est le dernier combat mené par Line Renaud. Le débat sur la fin de vie qui va s’ouvrir à l’Assemblée à partir du 27 mai afin de discuter du projet de loi voulu par Emmanuel Macron semble pour elle un aboutissement. Elle vient de déclarer à Libération que cette prochaine discussion la rendait «tellement heureuse».
«Aider à mourir, c’est vraiment le bon terme», a estimé l’ex-meneuse de revue aujourd’hui âgée de 95 ans, traumatisé par la disparition de sa mère il y a plus de vingt ans. L’accompagnement des gens qui nous sont les plus chers la taraude depuis. «Quand les médecins, la famille, les proches d’un malade savent qu’il n’y a plus rien à faire, que c’est une question de mois, et que ces derniers moments vont être une souffrance, alors il faut l’aider à mourir», a témoigné Line Renaud, qui évoque sa mère, disparue après quatre mois «d’horribles souffrances». «Si l’aide à mourir avait alors existé, je n’aurais jamais eu l’impression de la suicider, j’aurais arrêté ses souffrances, c’est tout.»
À lire aussiDroit à mourir dans la dignité : Line Renaud et Jean Sorel, main dans la main pour leur Prochain Voyage
Il y a quelques mois, elle a joué dans Le Prochain Voyage une vieille amante qui partait main dans la main avec son amoureux de toujours incarné par Jean Sorel. « Je crois que cette belle histoire d’amour pourrait convaincre beaucoup de gens et les pousser à soutenir un projet humaniste sur la fin de vie», avait-elle expliqué quelques jours avant la diffusion du film sur France 2.
À lire aussiLine Renaud, en larmes, souhaite l’euthanasie: «Il faut laisser Françoise Hardy partir»
Pour cette saltimbanque infatigable, la souffrance et le désespoir face à la maladie qui avance inéluctablement méritent d’être encadré par la loi pour soulager ceux qui souffrent. Une lettre que lui a écrite de Françoise Hardy, touché par un cancer, l’a particulièrement émue. La chanteuse du Temps de l’amour lui faisait part de son «désir de partir dans l’autre dimension, le plus vite et le moins douloureusement possible». Line Renaud lui avait répondu «qu’il fallait l’aider…». À partir du 27 mai, les députés verront si cela est possible. Line Renaud y croit fermement.