La fréquentation des aéroports français s’envole, et c’est en grande partie grâce aux compagnies aériennes low-cost. Elles ont tiré l’année dernière la reprise du trafic, qui n’a cependant pas encore retrouvé ses niveaux d’avant la crise sanitaire, selon un bilan annuel de la profession dévoilé ce mercredi 13 mars.

En 2023, les plateformes aéroportuaires françaises ont vu transiter 198,7 millions de voyageurs. Le chiffre est en hausse de 14,2% par rapport à 2022, mais encore en retrait de 7,3% par rapport à 2019, dernière année pleine avant la pandémie de Covid-19 qui avait réduit le trafic de 70% en 2020, a précisé l’Union des aéroports français (UAF) lors d’une conférence de presse.

Au-delà des volumes, la nature du trafic a fortement évolué entre l’avant et l’après-crise sanitaire : 43,2% des passagers au départ ou à l’arrivée d’aéroports en métropole ont volé en compagnie à bas coût l’année dernière, contre 35,1% en 2019, selon l’UAF. Les low-cost ont accueilli l’année dernière 113,8% de leur volume de passagers de 2019, et les compagnies traditionnelles seulement 80,8%.

La fréquentation des aéroports spécialisés a bondi, avec par exemple 41,6% de croissance pour Beauvais (Oise), base de Ryanair, et 26,5% à Tarbes-Lourdes Pyrénées entre 2019 et 2023. Pas moins de 61,4% des passagers des grands aéroports régionaux, accueillant plus d’un million de voyageurs annuels, ont utilisé ces transporteurs.

«Si les aéroports régionaux en sont là aujourd’hui, avec cette connectivité aérienne, c’est en grande partie en raison du développement des compagnies low-cost», une tendance qui a été accentuée depuis la crise, a confirmé le président de l’UAF, Thomas Juin.

Ces compagnies (Ryanair, easyJet, Wizz Air, Vueling, Volotea, Transavia, Eurowings…), qui exploitent principalement des court et moyen-courriers et visent une clientèle de loisirs ou les diasporas, ont vu leur modèle «s’imposer en France et en Europe» et les aéroports régionaux français leur doivent «de belles retombées économiques», selon Thomas Juin.

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Parmi les perdants sur quatre ans figurent les aéroports bretons (Brest, -34,4%, Rennes, -30,2%), Strasbourg (-21,8%) et Toulouse-Blagnac (-18,9%) qui subissent la concurrence du rail et la désaffection envers les voyages d’affaires.

Si l’UAF s’attend à retrouver cette année le nombre de voyageurs d’avant-crise en France, la croissance des prochaines années sera «molle» sous l’effet d’un «renchérissement des coûts» lié aux impératifs de décarbonation du transport aérien, a prévenu M. Juin.