Joseph Bizard, directeur général d’OC Sport Pen Duick, leader mondial de l’organisation de courses au large, a tiré mercredi auprès de l’AFP un premier bilan de cette épreuve inédite, remportée par Charles Caudrelier après 50 jours en mer.

«C’était honnêtement l’une des épreuves sportives les plus intenses qu’on ait été amenés à mettre en place. Six bateaux qui font le tour du monde, ce sont des dizaines de personnes qui font des quarts à terre pour s’assurer de leur sécurité, du bon déroulé de la course, rédiger des points quotidiens, préparer les arrivées. Mais on sort de ces soixante-six jours avec la sensation d’avoir délivré une très belle aventure.»

Les satisfactions du directeur général d’OC Sport Pen Duick vont au-delà du sportif, et il a tenu à souligner la réussite de l’événement pour le public. «On a eu 150.000 personnes sur le village cumulées sur les dix jours du départ et ensuite une moyenne de 6.000 personnes par arrivée. C’est 50% de plus que la jauge qu’on avait anticipée, donc l’objectif a été atteint de notre côté. Et les retombées médiatiques sont équivalentes à celles des autres courses multiclasses majeures, avec notamment un beau départ suivi en direct par un million 250 mille spectateurs. On estime que cette course a su trouver sa place dans le paysage de la course au large, et ce dès la première édition.»

R: «L’intensité sportive d’une épreuve, c’est la part qu’on ne maîtrise pas forcément. Quand on reprend l’historique de la course, beaucoup de commentateurs et d’experts doutaient avant le départ de la capacité de ces bateaux à terminer un tour du monde. Il y a eu six voiliers au départ, des aléas et des duels aux quatre coins du globe et au final cinq belles arrivées. Cela nous donne forcément un bon goût de revenez-y» a-t-il ajouté au sujet du résultat sportif.

Avant de se projeter sur une future édition dans quatre ans : «C’est plus qu’une volonté de notre part. Un projet comme celui-ci met toujours du temps à faire son chemin, mais maintenant qu’on a prouvé que c’était possible, on a tous les atouts pour installer définitivement cet événement dans l’histoire de notre sport. Après, le cœur du réacteur reste les sportifs, on a donc quatre ans pour être prêt le jour J, amener encore plus de concurrents et de compétiteurs. On se projette avec entre 7 et 10 bateaux pour le prochain départ.»

Pour finir, Joseph Bizard a eu un mot concernant les nombreuses escales qui ont «gâché» le rythme de la course selon certains. «L’autorisation de ces escales était indispensable pour s’assurer de la présence de bateaux à l’arrivée. Naviguer pendant 60 jours seul à bord de ces multicoques géants des mers, c’est un exploit sportif hors du commun, mais cela comporte des risques qu’on souhaitait minimiser. Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives sur le règlement, mais nous allons échanger avec les équipes à ce sujet. Il faudra sans doute réfléchir à faire évoluer un peu ce format et renforcer la communication autour de ce que représente une galère sur un bateau d’une telle taille.»