«Les vieux boomers réacs et racistes, ils nous font chier». Mercredi, au micro de RTL, Benjamin Biolay a réagi à la polémique sur la présence potentielle d’Aya Nakamura à la cérémonie des JO, affirmant être «tombé à la renverse» en apprenant qu’elle était la proie de l’extrême droite depuis quelques jours.
«Je pense qu’Aya Nakamura qui chante Piaf, ça peut être beau ! Ça peut être un truc incroyable parce qu’elle la chante vraiment très bien, a affirmé le chanteur. Mais bon, ils [“les fachos”] diront toujours qu’elle chante mal de toute façon. C’est pas leur problème, la vérité. L’idée, c’est de monter les gens les uns contre les autres.»
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Depuis que le journal L’Express a révélé «les exigences secrètes d’Emmanuel Macron pour les JO 2024» et la potentielle participation de la chanteuse franco-malienne à la cérémonie d’ouverture, les critiques de l’extrême droite s’amplifient contre Aya Nakamura. «J’ai entendu Sébastien Chenu (RN), qui est le vice-président de l’Assemblée nationale quand même, qui disait qu’il aurait préféré Lara Fabian – que j’aime beaucoup – mais elle est belgo-canadienne, poursuit Benjamin Biolay. Donc vraiment, il a dit “je suis raciste”.» Pour Marion Maréchal, la représentante du parti Reconquête (RN), «Aya Nakamura ne chante pas français». «C’est un choix politique, a-t-elle expliqué au micro de BFM TV. On veut représenter la France multiculturelle, la France qui ne chante pas français».
«Les fachos la débinent dans tous les sens, s’est indigné Benjamin Biolay. Je ne la sens pas protégée, cette jeune femme [Aya Nakamura].» Mais la chanteuse de 28 ans a fini par prendre la parole elle aussi. Sur les réseaux sociaux, elle répond aux Natifs, un groupuscule de l’ultradroite qui a publié une banderole sur laquelle on peut lire «Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako». «Vous pouvez être racistes mais pas sourds… C’est ça qui vous fait mal, s’est-elle exclamée. Je deviens un sujet d’état numéro 1 en débats, etc. mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal (rien du tout).» Benjamin Biolay en a profité pour souligner le «courage» de la chanteuse «qui ne se laisse pas impressionner» par ces attaques.
«Venez pas nous gâcher la fête, une fois de plus, a tranché Benjamin Biolay. Les vieux boomers réacs et racistes, ils nous font chier.» Il n’est pas le seul à le penser. De nombreuses personnalités ont défendu Aya Nakamura, chanteuse française la plus écoutée à l’étranger. Mardi, lors d’une conférence, Alexandre Lasch, le responsable du Snep, a rappelé la présence de la chanteuse «dans le top des ventes de 46 pays», affirmant qu’elle est «un instrument du soft power français» et que «les polémiques indignes n’y changeront rien».
De son côté, à l’occasion d’une audition générale qui s’est tenue mardi devant la commission de la Culture, de l’Education, de la Communication et du Sport, Rachida Dati, la ministre de la Culture a mis en garde contre «les prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme». «S’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable. C’est un délit», s’est-elle exclamée. Sur les réseaux sociaux, Amélie Oudea-Castera, la ministre des Sports a aussi réagi, apportant son soutien à la chanteuse : «Peu importe comme on vous aime, chère Aya Nakamura, foutez-vous du monde entier».
Le chanteur franco-congolais Dadju, un des poids lourds du RnB en France, a pris la parole sur X, accusant les Natifs de «lyncher la plus grosse artiste du pays avec des arguments de CM1. C’était même pas un combat mais maintenant, faut qu’elle chante, nous on va soutenir, a-t-il écrit. C’est pas Bamako, c’est pas Bamako. Bande de chiens.»