Après les personnels de Radio France et France Télévisions, ceux de France Médias Monde (RFI, France 24) et de l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) préparent une grève jeudi et vendredi prochains contre le projet de fusion de l’audiovisuel public en 2026. L’ensemble du secteur sera ainsi mobilisé contre la réforme voulue par la ministre de la Culture Rachida Dati et qui doit être examinée par l’Assemblée nationale au même moment en première lecture.
Le projet gouvernemental prévoyait initialement une fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (FMM) et l’Ina au 1er janvier 2026, après une phase transitoire en 2025 sous un régime de holding. Lors de l’examen du projet de réforme en commission à l’Assemblée en début de semaine, Rachida Dati a ainsi prôné l’intégration de FMM au nouvel ensemble mais les députés se sont prononcés contre, lors d’un vote serré sur la holding. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a ensuite affirmé que le gouvernement était finalement contre l’inclusion de FMM.
Les syndicats CFDT, CFTC, CGT, FO et SNJ de France Médias Monde, avec le soutien des Sociétés des journalistes de RFI et France 24, «appellent les salariés à cesser le travail» pour «s’opposer au regroupement des entreprises de l’audiovisuel public dans une seule structure». Dans leur appel consulté vendredi par l’AFP, ils soulignent «les spécificités internationales de France Médias Monde, qui semblent échapper à certains». France Médias Monde réunit la chaîne info France 24 (en français, anglais, arabe et espagnol), la radio RFI (en français et 16 autres langues) et la radio en arabe Monte Carlo Doualiya (MCD).
À l’Ina, les trois organisations syndicales représentatives (CFDT, CGT et FO) ont également déposé un préavis de grève contre le projet de réforme. Ils veulent défendre notamment «les métiers et missions de l’Ina», «le maintien des accords d’entreprise et des droits sociaux», ainsi que «le maintien de l’emploi». Le rôle traditionnel de l’Ina est d’archiver les images et sons de la télé et de la radio. Mais, ces dernières années, l’institut s’est transformé en média à part entière, en exploitant ses archives.