Tout ça pour ça ? Des effets d’annonce, une communication parfaitement huilée de la part de tous les acteurs, une envie profonde de marquer les esprits pour « l’intérêt supérieur du pays »… Autant d’éléments qui seront balayés d’un revers de main si Kylian Mbappé ne participe pas aux JO de Paris (26 juillet-11 août). Rien n’est officiel, mais L’Équipe annonce ce jeudi que le capitaine de l’équipe de France s’éloigne chaque jour un peu plus du rendez-vous planétaire, après avoir pourtant répété son désir d’y participer depuis des mois. La raison ? Toute simple, presque trop prévisible. Le Real Madrid, son futur club sauf cataclysme, ne souhaiterait pas le libérer. Rien n’oblige le plus grand club du monde, comme tous les autres, à le faire, puisque les JO ne sont pas inscrits au calendrier FIFA. L’employeur décide. Les joueurs s’exécutent. Les fédérations se taisent.

Si rien n’est imputable à Kylian Mbappé, qui est guidé par l’envie profonde d’enchaîner Euro (14 juin-14 juillet) et JO pour marquer l’histoire et défendre les couleurs de son pays, le Real Madrid n’a pas le même avis et ne veut pas récupérer sa future star fin août après un été à rallonge et des vacances décalées. Question de principe. D’argent. Et de logique sportive. Débarquer en Espagne à cette période, c’est-à-dire sans préparation estivale, avec une saison de Liga et de Ligue des champions qui reprendront rapidement, le Real Madrid a des raisons d’adopter cette position. Tout Mbappé qu’il est, le natif de Bondy se pliera à cette décision quoi qu’il se passe.

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« Je suis arrivé à un stade de ma vie et de ma carrière où je ne veux plus forcer les choses, soufflait le principal intéressé à GQ en janvier dernier. Si on me laisse les faire, j’irai avec grand plaisir mais si ce n’est pas possible, je comprendrai. » Les plus à blâmer, si Mbappé ne fait pas les JO, sont à trouver du côté de la FFF. Même si le discours officiel tendra à reporter la faute sur le club concerné, ce serait un fiasco de ne pas voir le meilleur joueur français à Paris cet été. Sans compter les politiques à l’image d’Emmanuel Macron et Amélie Oudéa-Castéra, qui ne cessent de pousser et de communiquer sur le poids et l’image du Parisien et futur Madrilène. En termes d’image, de message et d’intérêt sportif, ce serait catastrophique. Charge aux têtes pensantes de la plus puissante fédération sportive de l’hexagone de tenter d’inverser la tendance…

« Il y a une sorte d’intérêt supérieur du pays qui doit prédominer, avouait le président Philippe Diallo sur RTL en septembre dernier, bien conscient du pathétique spectacle des Bleus lors des JO de Tokyo (équipe C, élimination dès le premier tour). Le monde entier aura le regard sur nous. Je veux tout faire pour avoir la meilleure équipe possible. » Sans Kylian Mbappé, ce ne sera pas déjà plus le cas. Et la fédération française devra expliquer l’absence de son icône.

Sans compter que rien n’est encore fait pour les autres éléments cités (Griezmann, Giroud…), puisque les clubs auront encore une fois le dernier mot. En 2016, Neymar, star du FC Barcelone, était de l’aventure lors de la médaille d’or du Brésil à Rio. En 2024, le rêve de voir Kylian Mbappé en faire de même avec les Bleus ne cesse de s’estomper. Et toute la France pourrait le regretter.