Vers une accalmie ? En hausse continue depuis le début de l’année, les prix de l’essence semblent en voie de stabilisation. Du côté du gazole, la tendance est plus sinueuse. Après une envolée de 10 centimes entre janvier et la mi-février, son tarif au litre a depuis perdu 5 centimes, passant sous la barre symbolique d’1,80 euro, selon les calculs de Fig Data, réalisés à partir des données publiques du ministère de la Transition énergétique.

Une dynamique des prix brouillée qui intervient dans un contexte économique déjà difficile, avec une inflation autour de 5% en 2023 et des prévisions assombries par l’irruption du conflit au Proche-Orient, faisant craindre un nouveau choc pétrolier.

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Dans le détail, un litre de sans-plomb 98 coûte en moyenne 1,9340 euro, pratiquement au plus haut depuis le début de l’année 2024. Les tarifs à la pompe du sans-plomb 95 (1,8810 euro) et celui de l’E10 (1,8499 euro) suivent la même tendance. Le gazole, désormais largement sous l’E10, affiche un prix moyen d’1,7997 euros par litre dans les stations de l’Hexagone.

Sur un an, le tarif du SP-98 a reculé de 2,6%, tout comme celui du SP-95 (- 2,7%) et de l’E10 (- 2,5%). Le gazole est aussi en baisse de 2,3%.

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Pour rappel, depuis le 1er mars 2023 et jusqu’à la fin de l’année, les prix du gazole et de l’essence sont plafonnés à 1,99 euro dans les stations du groupe TotalEnergies. Un geste réalisé sur la requête du gouvernement. Il a également annoncé, par la voix de Bruno Le Maire, que l’indemnité carburant de 100 euros destinée aux travailleurs modestes sera mise en œuvre en 2024 uniquement si les prix «explosent», et approchent les 2€ le litre. Cette indemnité ne concernait que les 50% de ménages les plus modestes mais pourrait être élargie si elle était activée en 2024.

Les prix à la pompe suivent les évolutions du baril de Brent. Ce dernier a atteint son record annuel au début de l’automne à 96,55$ en clôture à Londres avant de redescendre. C’était sans compter sur l’irruption d’un nouveau conflit au Proche-Orient, entre le Hamas et Israël, qui a suscité l’inquiétude des marchés et une flambée des prix dans un contexte déjà plombé par les réductions de production saoudienne et russe. Pourtant, le pétrole a depuis connu une forte baisse, due notamment aux craintes sur l’économie chinoise. La récente annonce d’importantes coupes dans la production pour 2024 par l’Opep comme les tensions en mer Rouge liées aux attaques des rebelles houthistes ont cependant fait repartir les tarifs de l’or noir. Le Brent vaut ce matin 83,73$ à Londres.