Avec cette victoire, la 83e individuelle de sa carrière toutes compétitions confondues (70 en Coupe du monde, 3 aux Jeux olympiques et 10 aux Mondiaux), Boe (30 ans) égale «un Dieu du biathlon qui s’appelle Martin Fourcade». «Alors c’est une super journée !», sourit-il. Le prochain dans son viseur ? Son illustre compatriote Ole Einar Bjoerndalen et ses 95 succès record.
À deux courses de la fin de la saison – une poursuite samedi et une mass start dimanche – le cadet des frères Boe (30 ans) a fait grimper l’écart au classement général avec son aîné Tarjei à 92 points vendredi, avec 1082 points contre 990 (la victoire en rapporte 90).
Impeccable face aux cibles avec un dix sur dix, Johannes Boe a repoussé ses plus proches adversaires à plus d’une minute au bout du sprint : l’Italien Tommaso Giacomel, deuxième, précisément à 1 min 02 sec 7/10e, et son frère Tarjei, troisième, à 1 min 4 sec 2/10e. Eux deux ont chacun commis une faute au tir.
«Enfin ! J’ai fait une très mauvaise saison en sprint après les avoir tous gagnés la précédente. Ça tombe à pic !», a soufflé Boe au micro de la chaîne L’Équipe après sa première victoire en sprint de l’hiver.
«J’ai une super occasion de conclure demain (samedi). Je vais viser une nouvelle victoire», a-t-il ajouté.
«Il a connu plus de hauts et de bas cette saison, je suis resté à portée (au classement général), mais (…) quand il est dans un jour comme celui-là, il est impossible à suivre. Une minute d’avance, qu’est-ce que vous voulez faire ?», a salué l’aîné de la fratrie.
C’est avec cette avance considérable, équivalente à plus de deux tours de pénalité, et l’occasion d’avoir le dernier mot que le récent triple champion du monde (poursuite, individuel et mass start) prendra samedi le départ de la poursuite, avant-dernière course de l’hiver.
Monté deux fois de suite sur le podium le week-end dernier à Soldier Hollow (États-Unis), Émilien Jacquelin a cette fois terminé au pied, à 1 min 12 sec 2/10e, après un 9 sur 10 derrière la carabine. À son arrivée, il a fait part au micro de la chaîne L’Équipe de sa «frustration de se faire déposer à la glisse dans le dernier tour», dans une course où tous les Bleus ont été en difficulté sur la piste.
Victorieux pour la première fois en Coupe du monde il y a une semaine, en sprint justement, Éric Perrot s’est classé septième malgré un sans-faute au tir, à 1 min 20 sec 4/10e, et Quentin Fillon Maillet, 17e à 2 min 7/10e, avec deux cibles manquées.
Tarjei Boe, qui vit peut-être son dernier hiver à 35 ans, empoche lui le petit globe du sprint. «Au moins je rapporterai quelque chose du Canada», accepte-t-il avec le sourire.