Bruno Le Maire ne va pas se faire que des amis outre-Atlantique. Alors que Boeing est secoué par une multitude d’incidents de vols sur ses appareils, le ministre de l’Économie et des Finances français a encore enfoncé l’avionneur américain. Depuis Berlin, où il a prononcé ce mardi un discours à la tribune de la conférence «EUROPE 2024», le numéro deux du gouvernement a directement fait référence à la série noire traversée par Boeing.
«Au XXe siècle, l’Europe fabriquait les meilleures machines-outils, les meilleurs avions, les meilleures voitures, les meilleurs produits chimiques. Elle continue à produire les meilleurs avions, cher Guillaume, de très loin», a-t-il amorcé, à l’attention de Guillaume Faury, PDG d’Airbus, présent dans l’assistance. Et Bruno Le Maire de poursuivre : «Je préfère la situation d’Airbus à celle de Boeing, et je préfère désormais voler en Airbus que de voler en Boeing.» «Ma famille aussi, elle tient à moi», a-t-il ajouté, sous les rires du public, sa petite pique lui valant même des applaudissements.
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L’agence de presse américaine Bloomberg, spécialisée dans la finance, a repris les déclarations du ministre français dans un article, estimant que celui-ci était «entré en territoire diplomatique dangereux en déclarant qu’il hésiterait à voler à bord d’un avion de Boeing parce qu’il tient à la vie».
Interrogé par la suite par un journaliste allemand dans le cadre de cette conférence, Guillaume Faury a refusé de se réjouir des soucis de son rival numéro un. «Ce que je tire comme leçon pour Airbus, c’est l’humilité. Je ne suis pas heureux des problèmes de mon concurrent, parce que ce n’est pas bon pour l’industrie en général», a répondu le patron du constructeur aéronautique européen. Pour Guillaume Faury, la mauvaise passe rencontrée par Boeing est l’opportunité pour Airbus «d’apprendre, de s’améliorer et de continuer à faire mieux».
