Le déficit de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) s’est réduit de près de 9 milliards d’euros en 2023 pour atteindre 10,8 milliards, a indiqué mercredi le ministère délégué aux Comptes publics. Le «trou de la Sécu» est néanmoins supérieur de 2,1 milliards d’euros aux prévisions de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (LFSS 2024) adoptée en décembre – qui tablait sur un déficit de 8,7 milliards d’euros en 2023 – en raison de recettes moins importantes qu’espéré, a détaillé le gouvernement dans un communiqué transmis à l’AFP.

«Le déficit s’est amélioré de 8,9 milliards d’euros par rapport à 2022», année où il s’était établi à 19,7 milliards d’euros, se félicite Bercy, «et a été quasiment divisé par quatre depuis le point bas historique de 2020», où les dépenses liées à la pandémie de Covid-19 avaient fait plonger les comptes de la Sécu à -39,7 milliards d’euros. En 2023, les dépenses ont été «globalement conformes» à la prévision de la LFSS 2024, mais «les recettes ont connu d’importantes moins-values, en lien avec la dégradation macroéconomique».

La Sécurité sociale a perçu moins de cotisations et de contributions sociales sur l’activité que prévu (-1,1 milliard d’euros par rapport à la prévision) en raison d’une masse salariale moins dynamique qu’anticipé dans le secteur privé. Et la faible croissance économique de l’année dernière a réduit les recettes fiscales (-1,5 milliard d’euros par rapport à la prévision) de la Sécurité sociale. Du côté des dépenses, celles de l’assurance maladie ont atteint 247,8 milliards d’euros en 2023, proches de l’objectif inscrit en LFSS 2024.

La Sécurité sociale rassemble plusieurs branches de la protection sociale: l’assurance maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, la famille, la vieillesse et l’autonomie. Le gouvernement prévoit que son déficit se creuse à nouveau dans les années à venir, avec un trou de 17,7 milliards attendu pour l’année 2027. Au total, la Sécurité sociale devrait accumuler 60 milliards de déficits cumulés d’ici à 2027, selon le Haut conseil du financement de la Protection sociale (HCFiPS).