L’inflation alimentaire recule. Après avoir atteint un pic à près de 16% début 2023, ralentissant à 5,7% en janvier 2024 sur un an, elle devrait s’établir à 1,5% en juin prochain, selon la dernière note de conjoncture de l’Insee. Invité de la matinale de BFMTV et RMC ce mercredi, le PDG de Système U a donné des détails sur les baisses de prix attendues en rayon dans les prochaines semaines. «Tous les produits à base de papier vont baisser, comme ceux à base de blé, les pâtes notamment», a affirmé Dominique Schelcher. Les prix seront également moins élevés sur les produits d’entretien, conséquence de la fin des méga-promos entérinée par la loi Descrozailles. «Il y aura un peu moins de promotions mais les prix de base vont baisser sur les produits du quotidien de ces rayons, jusqu’à 5% ou plus», a assuré le dirigeant.
La situation demeure toutefois contrastée dans les grandes surfaces, ce que ne nie pas Dominique Schelcher. «Il y a environ un quart des produits qui baissent et le reste qui a très légèrement augmenté», a-t-il déclaré, pointant du doigt le rôle des «multinationales» qui n’ont pas «suffisamment joué le jeu» des baisses de prix. Parmi les mauvaises nouvelles, le PDG de Système U a évoqué les prix des chocolats, particulièrement élevés à l’approche de Pâques. «Depuis janvier 2023, le cours de la tonne de cacao a triplé. Le chocolat a déjà pris 10% l’année dernière. Cette fois, on a anticipé la campagne des chocolats de Pâques, ce qui a permis de limites les hausses, qui sont inférieures à 10%.» Plus globalement, le dirigeant a rappelé que la France «ne reviendra pas aux prix d’avant» la crise inflationniste, position partagée notamment par le PDG de E.Leclerc Michel-Édouard Leclerc.
À lire aussiMoins chères et de qualité: la révolution des marques de distributeur
Face à la flambée des prix, les Français ont adapté leur consommation. «On est en déconsommation en France aujourd’hui», affirme le PDG de Système U. «À plus de trois euros, les gens n’achètent plus», a-t-il relevé. Les consommateurs délaissent selon lui les «produits frais traditionnels» et limitent leurs achats non alimentaires. «Je n’observe pas de tendance d’inversement. Au contraire, depuis la rentrée, je constate des baisses de volume importantes», souligne-t-il. Les clients privilégient désormais les marques distributeurs (MDD) aux produits des grandes marques. «Le produit U est 25 à 35% moins cher, donc les Français arbitrent, délaissent les grandes marques, estimant qu’il s’agit d’un produit équivalent et ils ont raison», a commenté le PDG.
En pleine crise agricole, les distributeurs ont-ils raison de chercher les prix les plus bas possibles ? Reprenant l’exemple d’une bouteille de vin commercialisée à 1,36 euro, Dominique Schelcher a fait entendre sa différence. «Ce n’est pas une bonne idée en période de crise agricole», a-t-il affirmé, soulignant que les vins «fabriqués pour la marque U» sont achetés «un peu plus cher» aux viticulteurs pour «couvrir leurs coûts de production». Le PDG de Système U s’est également positionné en faveur d’une meilleure transparence de l’origine des produits, en affichant son soutien au projet de l’«Origine Score». «Depuis 2019, nous assurons la transparence de l’origine sur les produits U. On améliore également nos recettes pour qu’elles incluent davantage d’ingrédients français. Je suis pour l’Origine Score mais nous sommes déjà très engagés», a-t-il assuré.