Ils sont les rookies des rookies, les adolescents qui veulent grandir trop vite, les petits nouveaux de la classe. Endrick 17 ans, Lamine Yamal 16 ans, Kobbie Mainoo 18 ans. Les trois ont été sélectionnés dans les équipes A de leurs sélections nationales respectives, à l’occasion de la dernière trêve avant l’Euro en Allemagne et la Copa America aux États-Unis. Et les prodiges ont fait forte impression. Comme dirait un certain Mbappé – quand il était aussi jeune qu’eux – il ne faut pas leur parler d’âge. Wembley, Santiago Bernabeu… Il leur en faut plus pour les impressionner. Et ces performances ne sont pas passées inaperçues chez les plus fins observateurs.

Il est la tête d’affiche de cette semaine internationale. Endrick Felipe Moreira de Sousa de son nom complet, a fait exploser les réseaux sociaux pour ses deux premiers matchs en Europe. Traqué depuis son annonce de transfert au Real Madrid à l’été prochain, le joueur de Palmeiras n’avait jamais mis les pieds sur un rectangle vert du vieux continent. Avant d’obtenir sa majorité et de filer chez les Merengues, le phénomène de 17 ans a donné un avant-goût de son talent aux fans de football, qui attendent son arrivée avec impatience.

1,73m, précoce, petit gabarit mais profil athlétique, maillot dans le short, la ressemblance avec Pelé est frappante. En l’espace de quatre jours, il s’est rapproché un peu plus de la légende brésilienne. Le natif de Taguatinga a marqué son premier but pour le Brésil dans le temple du foot qu’est Wembley samedi soir. La pépite est devenue le plus jeune buteur de l’histoire de la Seleçao depuis Ronaldo Nazario en 1994, et s’est classée juste derrière R9, Edu et le roi Pelé. Un exploit qui a fait énormément de bruit au pays, qui n’a plus grand-chose à se mettre sous la dent depuis 2019, année de leur dernière victoire en Copa America.

L’exploit est déjà immense, mais Endrick ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Mardi contre l’Espagne au Santiago Bernabeu du Real Madrid, il a ébloui le public madrilène acquis à sa cause, et s’est déjà approprié sa nouvelle maison. Entré avant l’heure de jeu, il a frappé seulement quatre minutes après son entrée en jeu. Sur un corner, le prodige a marqué d’une reprise de volée du pied gauche pleine de spontanéité. L’histoire est digne d’un conte de fées. Pour suivre ses prochaines aventures, rendez-vous dès la saison prochaine au Real Madrid, aux côtés de Vinicius, Bellingham, Rodrygo et pourquoi pas d’un certain Mbappé. On en salive d’avance.

Quoi de mieux que de marquer au Santiago Bernabeu avant de rejoindre la Maison Blanche ? Se faire ovationner en tant que Barcelonais dans l’enceinte de son grand rival. Ronaldinho, Messi, Totti, il n’y a que les plus grands qui ont reçu les applaudissements de ce stade mythique. Mardi soir, Lamine Yamal a rejoint ce club (très) fermé. Des trois cités, il est sûrement celui qu’on ne présente plus tant il impressionne avec le Barca. Pourtant c’est le plus jeune. 15 ans, un âge où on est encore au collège. Lui, jouait avec Lewandowski, Gundogan et compagnie.

Face au Brésil, l’ailier espagnol a eu le droit à l’intégralité du temps réglementaire pour s’exprimer pleinement, après avoir hérité de 19 maigres minutes contre la Colombie. Pour son premier match à Bernabeu, Yamal a ébloui la partie de son talent par ses dribbles et ses accélérations déjà dévastatrices. Il a été impliqué sur deux des trois buts de la Roja. D’abord il a gratté un penalty transformé par Rodri, puis il a été passeur sur le bijou de Dani Olmo.

Malgré ses 16 ans, Lamine Yamal est la tête d’affiche de la promotion 2023/2024 du centre de formation barcelonais. Il a ouvert la porte à la génération des Pau Cubarsi, Marc Guiu, Fermin Lopez, dont il est le porte-étendard. Pedri (21 ans) et Gavi (19 ans) ont l’air de vieillards à côté de lui. Avec plus d’une quarantaine de matchs en équipe première cette saison, le gamin de la Masia n’en finit plus de progresser. Un vrai «Crack» comme on aime les appeler en Espagne.

Gareth Southgate le sait et l’a souligné : «C’est un nombre incroyable de joueurs indisponibles, mais cela signifie qu’il y a des possibilités pour d’autres joueurs.» Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’hécatombe qu’a subie la sélection anglaise a permis à des petits nouveaux de s’illustrer, et Mainoo en fait partie. Appelé pour la toute première fois avec les A, l’espoir de 18 ans a crevé l’écran en amical contre la Belgique.

16 petites minutes contre le Brésil histoire d’honorer sa première sous le maillot blanc, puis mardi , il a eu sa chance et a été titularisé au milieu de terrain en compagnie de Declan Rice, capitaine d’un soir. Même s’ils ont réalisé une belle partie, les Diables rouges ont eu affaire à un Red Devil en jambes. Avec 89% de passes réussies, mais surtout un jeu très mature, on aurait dit un cadre de l’équipe nationale anglaise. Une belle performance qui lui a valu d’être récompensé du titre d’homme du match, pas mal pour un début.

Au petit matin, les quotidiens britanniques n’avaient que son nom à la bouche, le Mancunien a reçu les éloges des journaux, de ses coéquipiers, de son entraîneur, d’anciens joueurs, en bref il a le Royaume-Uni à ses pieds. À 18 ans, il s’est installé comme un titulaire en puissance à Man U, et n’a plus quitté le onze de départ (sauf une fois en FA Cup) depuis décembre et un match contre Liverpool. Sans doute le plus discret du trio, mais pas le moins prometteur.