Avec de l’imagination, le centre de tir à l’arc Sébastien Flute de l’INSEP avait (un peu) des airs d’Invalides ce mercredi après-midi. Le lieu iconique où se dérouleront les épreuves du tir à l’arc du 25 juillet au 4 août. Les archers de l’équipe de France aiguisent leurs flèches dans le cadre de leur préparation olympique. Ils disputent ainsi plusieurs compétitions dans des conditions se rapprochant du grand rendez-vous estival, une fois passé l’étape de la qualification. Ce mercredi 27 mars, une plateforme de tir de 10m x 10m a été aménagée avec des passages par la chambre d’appel. Marc Chavet, le speaker retenu pour les épreuves de tir à l’arc l’été prochain, la voix des épreuves de Coupe du Monde et des Championnats du Monde depuis une dizaine d’années, a joué les maîtres de cérémonie.
Au programme : un double mixte (équipes de 2 archers – 1 homme et 1 femme), un match par équipe (équipes de 3 archers) et des matchs individuels hommes et femmes. À l’affiche, quatre archères et quatre archers. Lisa Barbelin, 23 ans, Amélie Cordeau, 18 ans, Caroline Lopez, 20 ans, Victoria Sebastian, 20 ans. Chez les hommes, Baptiste Addis, 17 ans, Nicolas Bernardi, 21 ans, Thomas Chirault 26 ans et Jean-Charles Valladont, 35 ans le vice-champion olympique 2016.
Sous le regard d’une centaine de personnes, des licenciés du comité régional d’île de France, chargés d’assurer l’ambiance dans des gradins installés pour l’occasion, sifflets à la bouche et « clap-clap » dans les mains. Objectif, mettre les huit rescapés des sélections en situation de compétition la plus proche possible de ce qu’ils auront lors des Jeux : «Il manque 8.900 personnes, s’amuse Jean-Charles Valladont (9.000 spectateurs sont attendus pour les épreuves de tir à l’arc). L’événement sera énorme. Cette préparation permet de se mettre en condition et de créer de l’aisance, tout en restant dans sa bulle. Mais ça reste le même sport et le même objectif. Tirer à 70 mètres sur une cible d’1 m22 de diamètre. Et son plus gros adversaire reste soi-même.».
Outre l’écran géant, annonçant les scores et permettant au néophyte de s’y retrouver, une zone mixte a été mise en place, comme pour les Jeux où les athlètes seront interviewés en sortie de pas de tir. Et en ce mercredi pluvieux, ils ont pris un peu de lumière médiatique. Une vingtaine de médias ayant fait le déplacement au cœur du Bois de Vincennes. « Même si c’est 1% du public qu’il y aura aux Invalides ça permet aux jeunes archers qui n’ont pas l’habitude de tirer dans des arènes de trouver des repères pour communiquer avec leur coach quand il y a du bruit par exemple, souligne Benoît Binon, DTN. On sort de la période hivernale intensive de préparation où on est monté à 600 flèches par jour tirées par athlète de 8h30 à 18h30 . C’est un gros volume. On entre dans la préparation de la compétition. Mentalement, ils basculent vers les Jeux. » « C’est une bonne étape et une belle répétition pour lancer la saison », renchérit Lisa Barbelin, la tête d’affiche des Bleues.
Les huit archers retenus disputeront la saison de Coupe du monde (trois étapes), un Grand Prix et les Championnats d’Europe. Fin juin, la Fédération révélera qui des huit sélectionnés, seront les deux remplaçants des équipes hommes et femmes. « On ne s’appuie pas sur un classement. C’est la DTN qui va composer l’équipe, poursuit Benoît Binon. Depuis l’an dernier on fait des sélections très tôt dans la saison. Les performances individuelles seront prises en compte, ainsi que les performances par équipes. »