La bande de Gaza est le théâtre ce jeudi 28 mars de raids aériens et d’affrontements féroces entre l’armée israélienne et des combattants palestiniens du Hamas à l’heure où le gouvernement de Benyamin Netanyahou rouvre la porte à des discussions avec son allié américain sur une éventuelle opération à Rafah.
Tôt jeudi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état d’au moins 66 morts à Gaza au cours de la nuit, notamment dans des frappes aériennes, tandis qu’un haut responsable local rapportait des combats près de la ville de Gaza (nord) et à Khan Younes (sud). Un bilan qu’il n’est pas possible de vérifier de manière indépendante. En parallèle, l’agence de presse palestinienne Wafa a dénombré des heurts dans différentes localités de la Cisjordanie occupée.
L’armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, poursuit son opération lancée le 18 mars dans le complexe hospitalier al-Shifa de Gaza Ville. À Khan Younes, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal, distants d’environ un kilomètre.
L’hôpital al-Amal «a cessé de fonctionner complètement», a indiqué plus tôt cette semaine le Croissant-Rouge palestinien après l’évacuation des civils qui s’y trouvaient.
Après Gaza Ville et Khan Younes, Israël veut poursuivre son offensive terrestre jusqu’à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, considérée comme le dernier grand bastion du Hamas, et où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les violences ailleurs dans le territoire.
Premier allié d’Israël, les États-Unis redoutent le bilan humain d’une telle opération et préfèrent d’autres options comme des mesures ciblées contre des chefs locaux du Hamas. En parallèle, le Qatar – pays médiateur avec l’Égypte et les États-Unis – a assuré cette semaine la poursuite des négociations indirectes entre Israël et le Hamas visant à arracher une trêve de plusieurs semaines dans les combats ainsi qu’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du mouvement terroriste palestinien Hamas contre Israël qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. D’après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 34 seraient mortes.
En représailles, l’État hébreu a juré de «détruire» le Hamas et lancé une vaste opération qui a fait 32.490 morts, majoritairement des femmes et des mineurs, selon le Hamas. Un bilan qu’il n’est pas possible de vérifier de manière indépendante.
L’armée américaine a annoncé, dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir abattu quatre drones lancés par les rebelles houthis du Yémen qui ciblaient un navire de guerre des États-Unis en mer Rouge.
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans un communiqué publié sur X que ses forces ont «détruit quatre systèmes aériens sans pilote de longue portée» vers 02H00 locales mercredi (23H00 GMT mardi). Aucun blessé ni dégât n’a été rapporté, selon la même source.
«Il a été déterminé que ces armes présentaient une menace imminente pour les navires marchands et les bâtiments de la marine américaine dans la région», ajoute le communiqué. «Ces actions sont prises pour protéger la liberté de navigation et rendre les eaux internationales plus sûres» pour ces mêmes navires, explique la même source.
En novembre, les Houthis, soutenus par l’Iran, ont débuté une campagne de frappes de drones et de missiles contre des navires en mer Rouge, une région essentielle pour le commerce mondial, expliquant agir en solidarité avec les Palestiniens. Ils ont ensuite élargi leurs cibles aux navires associés aux États-Unis et au Royaume-Uni, après les frappes menées par ces deux pays contre leurs positions au Yémen.