Une grève pour dénoncer la «trappe à bas salaires». Les salariés du secteur de la logistique sont appelés à se mobiliser ce mardi 2 avril pour un mouvement de grève générale à l’appel de la Fédération générale des transports et de l’environnement (FGTE)-CFDT et France Ouvrière. Des actions – distributions de tracts et des blocages de plateformes – sont prévues dès ce matin dans les régions Paca, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et dans le Grand Est, sur les sites des entreprises ID Logistics, Geodis, XPO ou encore Amazon.
Cette mobilisation intervient quelques semaines après l’échec de la dernière réunion des négociations annuelles obligatoires (NAO) de la branche Logistique, début mars, à l’issue de laquelle les principaux syndicats du secteur avaient claqué la porte. Les organisations patronales avaient proposé une augmentation de salaire de 1,1%, de manière à rehausser les premiers salaires de grille au niveau du smic. Insuffisant, au regard des principales organisations sydnicales. «La Fédération Nationale des Transports et de la logistique FO-UNCP appelle les salariés du secteur à prendre conscience que les patrons s’enrichissent sur leurs dos sans aucun partage», dénonce Force Ouvrière dans un communiqué, rappelant les hausses records du chiffre d’affaires du secteur ces deux dernières années, 5,5% en 2022 et 2,5% en 2023.
La CFDT réclame quant à lui 3,5% et 5% d’augmentation, anticipant la forte activité des employés du secteur à l’approche des Jeux olympiques. Alors qu’une nouvelle réunion de négociations annuelles obligatoires est prévue le 4 avril, les syndicats comptent sur cette mobilisation pour peser dans les échanges. «Comme le secteur fonctionne à flux tendu, qu’il n’y a de stock nulle part dans les magasins, gêner l’approvisionnement va beaucoup déranger les entreprises», prévient Bruno Lefebvre, secrétaire général adjoint FO-UNCP dans un communiqué publié par le syndicat. Il y a deux ans, une mobilisation similaire organisée par la CFDT avait déjà permis d’obtenir une revalorisation des salaires à hauteur de 5 %. Cette fois, les syndicats espèrent également obtenir des avancées sur la prise en compte de la pénibilité du secteur, qui compte 190 000 salariés et près de 100 000 intérimaires partout en France.