M. Fedoricsev «sera là encore longtemps» et le club de la Principauté «n’a aucun problème financier» a assuré M. Yefimov avant la réception du Zalgiris Kaunas jeudi en Euroligue, alors que le diffuseur Skweek, également propriété de l’homme d’affaires russo-hongrois, n’a pas honoré certaines créances.

Le parcours de la «Roca Team» , actuellement troisième à deux journées de la fin de la saison régulière, est-il conforme à vos attentes ?Oleksiy Yefimov : On s’attendait à une saison compliquée en Euroligue. Toutes les équipes sont plus fortes que l’an passé. Le nouveau format (instauration d’un play-in pour les clubs classés de la 7e à la 10e place, NDLR) implique beaucoup de clubs dans la course à une qualification, comme notre adversaire Kaunas. On sera satisfait quand l’avantage du terrain en play-offs (Top 4, ndlr) sera validé. A minima, le Top 6, pour assurer la présence de Monaco pour la prochaine Euroligue (Monaco, qui bénéficie d’une invitation, sera automatiquement qualifié pour la prochaine saison en cas de participation aux play-offs, NDLR). Ensuite, bien sûr, viser le Final 4 (auquel le club a participé pour la première fois en 2023, NDLR). En championnat, nous voulons rester le club dominant.

Devoir assurer un Top 6 européen pour rester en Euroligue n’aide pas à la stabilité…Deux points sont essentiels pour un projet durable: générer des revenus permettant une stratégie financière claire, avoir une licence permanente. Il est dangereux pour nous de poursuivre dans le format actuel et dépendre uniquement des résultats sportifs. On travaille pour améliorer les deux. Nous sommes en dialogue constant avec l’Euroligue et les clubs (actionnaires) pour les convaincre des bénéfices mutuels, si Monaco obtenait une licence permanente. Notre image est bonne. Après trois saisons, nous sommes déjà perçus comme faisant partie intégrante de l’écosystème. Je suis confiant dans le futur.

C’est-à-dire ?La diplomatie demeure importante car les clubs n’ont pas tous les mêmes objectifs. Mais, si tout se passe bien, bientôt nous serons en capacité de concrétiser ces discussions.

Malgré l’éternelle question d’une éventuelle nouvelle salle pour remplacer l’actuelle, dont la jauge (4.560 places) n’est pas conforme aux standards attendus par l’Euroligue ?Idéalement, on ambitionne une salle homologuée à Monaco, gérée par le club et qui permettrait de développer notre projet à l’identité monégasque.

Garderez-vous le même budget la saison prochaine ?Oui, dans les mêmes montants que cette saison (27,5 millions d’euros, NDLR).

Donc le président Fedoricsev va rester…Il sera là encore longtemps ! Il n’y a qu’à voir ses yeux durant les matches, il est passionné. Il est l’homme de base du projet. Il a une vision à long terme pour le club. Il sait où il veut amener la Roca Team et comment développer ce projet.

Mais il perd beaucoup d’argent !Nous sommes tous là pour parvenir à mettre en place un projet durable. Son engagement est plus fort que jamais. Moi, chaque matin, je me lève en voulant faire grandir notre club. Il y a encore tellement à faire. Il sait que ce n’est pas simple et que ça demande du temps. Mais il sait aussi comment y parvenir.

L’ASM est-elle impactée par les difficultés financières de Skweek, dont il est propriétaire ?Pour le moment, notre situation financière est très claire, très stable. Le club n’a aucun problème financier. On reste très réaliste par rapport à nos possibilités, sans percevoir le moindre problème financier.

Skweek n’avait pas payé fin mars à l’Asvel les deux-tiers des 7,5 millions d’euros qu’il lui doit cette saison au titre de partenaire. La relation entre les présidents Fedoricsev et Tony Parker peut-elle souffrir de cette situation ?À Lyon (lors d’Asvel-Monaco en Euroligue le 28 mars, NDLR), j’ai vu M. Fedoricsev presque sur le banc des joueurs. Il est impliqué, confiant, présent. Quant à Tony (Parker), même si nous sommes les plus grands rivaux sur le terrain, nous sommes les plus grands compagnons en dehors. Notre but commun est la réussite du basket français. Le partenariat entre Skweek et Monaco est très positif. Je suis persuadé que celui entre Skweek et l’Asvel est perçu de façon similaire à Villeurbanne. Nous grandissons ensemble. Skweek (diffuseur du championnat et de l’Euroligue, NDLR) aide au développement de l’ensemble du basket français. Avant, on ne voyait pas de basket en France. Aujourd’hui, grâce à Skweek, ce produit est visible. On est tous devenus plus attractifs.