C’est officiel : à compter de ce vendredi, il est désormais possible de se rendre en tramway jusqu’à la Porte Dauphine. Une bonne nouvelle pour les usagers de la ligne de tram T3b, qui reliait déjà la Porte de Vincennes à celle d’Asnières : celle-ci a été prolongée de 3,2 kilomètres pour un tracé complet de désormais 17 kilomètres. Au total, 7 nouvelles stations viennent ainsi desservir l’ouest parisien, le long des villes de Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine ainsi que des 16e et 17e arrondissements. Parmi elles, trois desservent les Portes parisiennes de Champerret, Maillot et Dauphine, permettant ainsi des correspondances avec les métros 1, 2 et 3, ainsi que le RER C et bientôt le RER E. Un projet d’envergure à l’heure pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
«Le préfet de région a donné son feu vert», s’enthousiasmait mi-mars Delphine Bürkli, administratrice Île-de-France Mobilités et présidente de la commission de la qualité de service, évoquant «la grande répétition» des derniers jours avant le 5 avril, avec la marche à blanc des tramways sur l’ensemble de la ligne. «C’est la dernière étape, le moment d’éprouver l’ensemble des systèmes et de permettre à nos conducteurs d’éprouver et vérifier la stabilité et la sécurité du prolongement», expliquait Igow René, le chef de projet tramway à la RATP, tout prêt à «affiner cette fiabilité au besoin» pour que tout soit parfait le Jour J. Et le tableau de marche reproduisait déjà les conditions réelles dans lesquelles le tramway circulera à partir d’avril, avec 4 minutes d’intervalle entre chaque train aux heures de pointe, et 8 minutes en heures creuses.
À lire aussiTransports en Île-de-France : quelles nouveautés pour l’année 2024 ?
Dernière ligne droite donc pour ce «prolongement très attendu» dont le chantier a été lancé en 2019, pour un budget (hors matériel roulant) estimé à 200 millions d’euros, dont 60 millions financés par la Ville de Paris et 30 millions par la Région. Sans compter les 9 nouvelles rames, acquises par IDFM pour 35 millions d’euros. Un projet qui s’inscrit «dans une politique globale d’investissements massifs en faveur des transports et de la lutte contre la pollution», se réjouissait Delphine Bürkli mi-mars. La maire du 9e soulignait alors qu’à terme, le prolongement apportera 54.000 voyageurs supplémentaires tous les jours, soit environ 250.000 voyageurs quotidiens pour cette ligne «la plus fréquentée» du réseau de tramway. Entre la ligne T3a – entre Pont du Garigliano et Porte de Vincennes – et la ligne T3b – entre Porte de Vincennes et Porte Dauphine – ce sont près d’un demi-million de personnes qui seront transportées chaque jour.
«C’est désormais 75% du tour de Paris qui est assuré avec le tramway», s’était également félicité l’élue parisienne, portant «la volonté de poursuivre cette politique d’investissement». Quid du tronçon restant, entre la Porte Dauphine et le pont du Garigliano ? «Bien évidemment, il va falloir finir ce tour de Paris. Le sujet est sur la table, les études vont être lancées», confiait Delphine Bürkli, portant l’espoir que les travaux puissent débuter «le plus vite possible». L’enjeu ? «Favoriser l’accès aux transports en commun, notamment ceux accessibles aux personnes à mobilité réduite, apaiser l’espace public et réduire la pollution en ville», répondent en chœur les porteurs du projet, précisant que 6 km de pistes cyclables ont pu être pérennisées le long des voies de tramway.
Quant à savoir si les réaménagements induits par ce prolongement généreront plus d’embouteillages, notamment au niveau des Portes d’Asnières, de Champerret, Maillot et Dauphine ? Le chef de la mission Tramway à la Ville de Paris, Mathias Galerne, répond «non». «Ce qui a été vraiment compliqué, c’est la phase “chantier”, avec des embouteillages Porte de Champerret et Porte Maillot, mais depuis, c’est même nettement mieux qu’avant le réaménagement», explique l’ingénieur, vantant des aménagements pensés pour «rééquilibrer les espaces dédiés à la voiture, au profit des piétons et des mobilités douces». Des choix cruciaux à l’heure où il y a selon lui «un vrai abaissement du nombre de voitures qui circulent dans Paris». «On le voit bien depuis quelques années».