183 jours d’attente. Six mois après le massacre du 7 octobre, environ 130 personnes restent enfermées dans la bande de Gaza, aux mains des terroristes du Hamas. En novembre dernier, une trêve entre Israël et le groupe islamiste avait permis de libérer 105 otages. Parmi eux, quatre Franco-Israéliens : Eitan Yahalomi, 12 ans, Erez Kalderon, du même âge, et sa sœur Sahar, 16 ans. Mia Schem, 21 ans, avait également été libérée un peu plus tard, sans son ami Eliya Toledano, 27 ans, dont le corps avait été retrouvé dans le territoire palestinien par l’armée israélienne, à la mi-décembre.

Mais trois ressortissants français restent captifs. Que sait-on de leur situation ? Dans une tribune publiée par le magazine Foreign Affairs, l’ancien premier ministre israélien Ehud Barak estime que seule la moitié des otages restants est encore en vie. Mais les informations restent rares. Le Figaro fait le point sur leur situation.

Ofer Kalderon menait une vie paisible de menuisier et installateur de cuisine au kibboutz Nir Oz, à la frontière avec Gaza. Le 7 octobre, il a été enlevé à Gaza avec ses deux enfants, Sahar et Erez, relâchés en novembre. Ofer a obtenu la nationalité française par son ex-épouse, Hadas, qui remue ciel et terre en Israël pour le retrouver. «Le sachant si ’proche’, elle ne peut pas s’en éloigner», avait confié au Figaro son cousin Ange Kalderon, pour justifier son absence lors de la cérémonie d’hommage organisée en France le 7 février.

La famille n’a plus aucune nouvelle depuis la libération des otages en novembre. Une femme âgée, Yosheved Lifshitz, qui figurait parmi la première vague d’otages libérés, avait déclaré avoir vu Ofer vivant lors des premiers jours à Gaza, malgré une blessure à la jambe. «Personne n’a aucune information», confirme Ange Kalderon. La famille garde-t-elle pour autant espoir ? «Comme on dit chez nous : si les Juifs perdent espoir, nous ne serions plus là», soupire le cousin, qui témoigne néanmoins de sentiments mélangés de «tristesse, de révolte, d’amertume et d’impatience».

Lui aussi menuisier de profession, Ohad Yahalomi a également été enlevé au kibboutz Nir Oz, l’un des plus durement touchés par le massacre du 7 octobre. Son épouse Batsheva et ses deux filles furent également capturées, mais parvinrent à s’enfuir. Ohad fut emmené avec son fils Eitan, finalement libéré grâce à la trêve de novembre. Ohad a aussi été blessé à la jambe, en tentant de défendre sa maison contre l’assaut des terroristes.

Les dernières nouvelles d’Ohad Yahalomi datent du mois de janvier, quand un groupe terroriste de Gaza, l’aile armée des Comités de résistance populaire, a diffusé une vidéo de lui en train d’être soigné et de parler à la caméra. Mais rien n’indique quand la vidéo a été filmée. Depuis, l’homme ne donne plus aucun signe de vie. «Nous ne sommes pas dans un processus de deuil, ni de perte, nous sommes dans une zone où nous n’avons jamais été auparavant», a résumé sa sœur, Ayala Yahalomi Luzon, auprès de l’AFP, en février dernier.

Ce Franco-Mexicain a été enlevé par le Hamas alors qu’il était venu assister au festival de musique SuperNova. Il était le petit ami de Shani Louk, cette jeune israélo-allemande tristement célèbre pour avoir été filmée, le corps inerte, à moitié dénudé et torturé par des hommes armés à l’arrière d’un camion, avant d’être tuée. Peu après le 7 octobre, le tabloïd The Sun révélait que des messages menaçants en arabe avaient été envoyés aux amis d’Orion. Mais là encore, aucune nouvelle du jeune homme n’a fuité.

Interrogée en février dernier par France 2, sa mère est persuadée «qu’il est en vie». «Je ne peux pas imaginer le contraire». Elle espère ainsi qu’il sera «libéré lors de la prochaine trêve», qui tarde à prendre forme. Marie-Pascale Radoux est une fervente partisane d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qu’elle a appelé de ses vœux en janvier dernier, auprès de l’AFP. «Je demande aussi au Hamas de prendre soin de mon fils, parce qu’il avait des fragilités physiques», avait-elle imploré.