C’est le jeu du tirage au sort, l’aléatoire qui offre une guerre des étoiles dès les quarts de finale entre le Real Madrid et Manchester City, et une confrontation nettement moins sexy (sur le papier) entre l’Atlético de Madrid et le Borussia Dortmund. Les Merengue reçoivent les Citizens, champions en titre, ce mardi (21h). Pour les fans de football, c’est l’affiche à ne pas manquer.
Le vainqueur de la dernière Ligue des champions, Manchester City, va donc affronter son prédécesseur, le Real Madrid. C’était déjà le cas en demi-finales les deux dernières années, et à chaque fois, le vainqueur a donc ensuite soulevé le trophée. «Ça ressemble à une tradition», s’en est amusé l’entraîneur des Skyblues, Pep Guardiola, conscient d’affronter «le roi de la compétition». Personne ne peut lutter avec le Real sur le volet historique : 14 sacres (record devant l’AC Milan, 7) dont cinq sur les dix dernières années. Dans l’esprit de beaucoup, le Real est le plus grand club du monde, le plus prestigieux.
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A Manchester City, on espère, sur la durée, contester cette hégémonie. Depuis l’arrivée de Guardiola en 2016, le club anglais est l’épouvantail de la C1. Il a atteint la finale en 2021, les demies en 2022 et a enfin soulevé la coupe en 2023. En Premier League, considéré comme le championnat le plus compétitif de la planète, City a été sacré champion cinq fois sur les six dernières saisons. La référence de la référence.
On disait qu’il ne manquait qu’un grand avant-centre à City pour devenir invincible, et Erling Haaland est arrivé. Depuis l’été 2022, les Skyblues ont tout raflé : Premier League, Coupe d’Angleterre, Ligue des champions, Supercoupe d’Europe et Coupe du monde des clubs. Un quasi «perfect» où il manque des trophées moins estimés (Coupe de la Ligue et Community Shield). City est invaincu depuis 23 matches et ne compte que des victoires (8) en C1. La machine de guerre est lancée, preuve en fut lors de ses deux dernières sorties en Premier League contre Aston Villa (4-1) puis Crystal Palace (2-4). «C’est la meilleure équipe du monde», a complimenté l’attaquant madrilène Rodrygo dans les colonnes du Guardian .
Un bilan à faire pâlir bon nombre d’écuries européennes, mais pas le Real Madrid, qui n’a perdu que 2 de ses 42 matches cette saison, à chaque fois sur la pelouse de l’Atlético de Madrid, le 24 septembre (3-1) puis en Coupe du Roi le 18 janvier (4-2 après prolongation). En maître du management qu’il est, Carlo Ancelotti a su gérer les absences sur blessure et permet à ses joueurs d’aborder la dernière ligne droite avec sérénité. Les Madrilènes ont 8 points d’avance sur le Barça à huit journées de la fin de la saison en Liga.
Sur les 30 nommés pour le Ballon d’Or 2023, un tiers d’entre eux fouleront la pelouse du stade Santiago Bernabeu mardi (21h), 7 pour City et 3 pour le Real. Côté merengue, il y a la nouvelle star Jude Bellingham, l’attaquant brésilien Vinicius ou encore le Ballon d’Or 2018 Luka Modric. A City, c’est l’armada, du gestionnaire Rodri au cyborg Erling Haaland en passant par les artistes, Kevin De Bruyne et Bernardo Silva.
«Il y a beaucoup de joueurs pétris de qualité dans les deux équipes. Ce sont eux qui détermineront le résultat, comme à chaque fois», a jugé Ancelotti, lui aussi l’une des attractions de l’affiche. L’Italien, 64 ans, est le seul entraîneur à avoir gagné 4 fois la Ligue des champions. Il pourrait être rejoint cette année par Guardiola, 53 ans, que beaucoup voient comme le plus grand coach de sa génération. Sur le terrain ou sur les bancs, le choc Real-City met l’eau à la bouche.