Après sa défaite 3-2 à l’aller, le PSG est dos au mur. Les Parisiens devront réussir l’impossible à Barcelone ce mercredi (21h), en quarts de finale retour de C1. La victoire ou la porte. Un succès par un but d’écart serait synonyme de prolongation, voire de tirs au but. Avec deux buts d’écart ou plus, ils rejoindront l’Atlético ou Dortmund en demies. Le match sera diffusé sur Canal Foot et RMC Sport 1 et à suivre en direct commenté sur notre site.

«Les joueurs seront les protagonistes. Ça dépendra des joueurs, pas de nous (les entraîneurs)», disait Xavi avant le match aller. Finalement, il a dominé Luis Enrique mercredi dernier. Et c’était la clé pour l’emporter au Parc des Princes. Le coach catalan a su appuyer là où ça faisait mal offensivement, pragmatique, Marc Andre Ter Stegen cherchant Robert Lewandowski le plus vite possible en première période, avant de continuer à cibler la profondeur et de multiplier les ballons dans le dos de la défense après le repos. Défensivement, son plan anti-Mbappé a fonctionné à merveille. Luis Enrique a pour lui d’avoir effectué des ajustements judicieux à la pause. Son 11 de départ interroge néanmoins, et on est en droit de se demander si sa gestion de Mbappé n’a pas contribué à perdre le futur Madrilène (voir ci-dessous).

Évidemment, le crash de Lucas Beraldo, les failles de Gigio Donnarumma et les performances décevantes dudit Mbappé et Lucas Hernandez n’ont pas aidé… Avec un peu plus de réussite, le Paris-SG, derrière à la pause (0-1 MT), aurait d’ailleurs pu mener 3-1 à la 55e, quand Bradley Barcola a touché la barre après un début de seconde période canon récompensé par les buts d’Ousmane Dembélé et Vitinha. Las, Raphinha s’est offert un deuxième but, sur le premier ballon de Pedri, et Andreas Christensen a crucifié Paris sur corner. Dembélé a touché du bois à son tour. Le Parc des Princes était largement au niveau mercredi dernier. Les joueurs et leur entraîneur, un peu moins… «Le score ne reflète pas le match», corrige Luis Enrique, «convaincu» que son équipe renversera la tendance, dans une ville qui lui est chère.

À lire aussiBarça-PSG : «On le fera», Luis Enrique affiche sa confiance avant le match retour

Le FC Barcelone évolue au stade de Montjuic depuis le début de la saison. Et pour cause, le Camp Nou est en travaux. Selon les derniers échos de la presse catalane, les Blaugrana pourraient retrouver leur stade fétiche fin 2024, même si les travaux ne seront pas encore terminés à ce moment-là. En attendant, ils évoluent donc au stade olympique Lluís Companys, une enceinte de 60.000 places inaugurée en 1929 et reconstruit en 1989 pour les JO 1992. «Évidemment, j’aurais préféré jouer au Camp Nou, les supporters aussi… J’ai eu la chance de jouer les JO 1992 ici. Le Camp Nou est mythique. Et je veux toujours jouer contre les meilleurs joueurs et sur la meilleure scène. Mais celle-ci est au niveau pour cette rencontre», assure Luis Enrique.

À lire aussiHakimi sur Mbappé avant Barça-PSG : «Beaucoup d’envie»

Mis à part Presnel Kimpembe, l’infirmerie parisienne est vide. Suspendu à l’aller, Achraf Hakimi est disponible. Un renfort de poids à double titre : déjà parce qu’on connaît ses qualités, mais aussi car son retour permettra à Luis Enrique d’aligner Marquinhos, joueur le plus capé de l’histoire du club (436), dans l’axe. On avait vu le changement en seconde période… Le Brésilien reste la meilleure option en charnière. Pour Hakimi, il calmera peut-être les ardeurs de Raphinha en portant le danger devant ou en venant au soutien des milieux. «Ce n’est pas que Raphinha… Ils ont de très bons joueurs», corrige le Marocain, invité à se présenter en conférence de presse.

Cela devrait avoir pour conséquence de limiter l’impact offensif de Nuno Mendes à gauche. Nordi Mukiele (commotion) est disponible également. Il y a toutefois moins de chances de le voir jouer… Du côté du Barça, outre les absences longue durée de Gavi et Alejandro Balde, Xavi devra se passer des services de Sergi Roberto – le héros de la remontada de 2017 – de Christensen, suspendus. Longtemps scotché à l’infirmerie et remplaçant au coup d’envoi à l’aller, Pedri retrouvera sans doute une place dans le 11. À noter que le PSG n’a pas joué depuis le match aller, tandis que les Barcelonais l’ont emporté 1-0 à Cadix samedi, en Liga. Ils sont toujours à huit points au classement de leur prochain adversaire en championnat, le Real (21/04). Ce qui invite Xavi à penser que ce n’est pas mort pour le titre. Lequel Xavi a largement fait tourner, avec huit changements dans son 11 de départ.

À lire aussiPSG-Barça : la stat (très) inquiétante pour les Parisiens avant le match retour

Elles ne sont évidemment pas très favorables au PSG… En Ligue des champions, le club de la capitale s’est incliné à quatre reprises lors d’un match aller disputé à la maison. Quatre éliminations (1995, 2015, 2018, 2023). Deux autres cas de cette nature en Coupe de l’UEFA (ex-Ligue Europa) dans son histoire, deux autres éliminations (1984, 1990). À l’inverse, le Barça a composté son billet pour le tour suivant 40 fois sur 42 en coupe d’Europe après avoir remporté le match aller à l’extérieur. Le FC Metz avait réussi l’exploit de faire mentir cette statistique en 1984, en C2 : après une défaite 2-4 à Saint-Symphorien, les Grenats l’avaient emporté 4-1 au Camp Nou, avec un triplé du dénommé Toni Kurbos. Bonne nouvelle ? Le but à l’extérieur ne compte plus double en cas d’égalité. On peut aussi se rappeler que Paris a gagné 4-1 lors de son dernier déplacement à Barcelone, en 2021, avec un triplé de Kylian Mbappé.

À lire aussiPSG : Kylian Mbappé, la revanche ou la porte

C’est grave docteur ? Kylian Mbappé était méconnaissable mercredi dernier, lors du match aller. Certes, le Barça a très bien défendu face à lui, avec toujours un joueur en soutien de Jules Koundé. Cela n’explique pas tout, car ce n’est pas la première fois cette saison… «Quand tu vois mes dernières performances, tu vois un gars perturbé ?», avait-il demandé à notre journaliste Baptiste Desprez en conférence de presse, avec les Bleus. À ce moment-là, la réponse était «non». Aujourd’hui, c’est une autre histoire. Transparent lors des derniers matches de l’équipe de France et au Vélodrome contre l’OM (victoire 2-0), il avait retrouvé le chemin des filets contre Rennes (1-0) en Coupe de France, après s’être cassé les dents à de multiples reprises face à Steve Mandanda. Au frigo face à Clermont (1-1), il a commis le match que l’on sait face à Barcelone. La tendance est lourde. Inquiétante ? La gestion de Luis Enrique n’y est sans doute pas pour rien. Reste à savoir si «Lucho» a définitivement perdu «KM». Réponse ce mardi.