Enfin une bonne nouvelle pour l’économie mondiale. La croissance a fait preuve «d’une résilience étonnante» durant la période de désinflation entre 2022 et 2023, selon le dernier rapport du FMI publié ce mardi, pendant la semaine des assemblées générales du Fonds monétaire et de la Banque mondiale à Washington. «L’activité s’est accélérée de façon régulière», partout dans le monde, après la relance post-Covid et ce, en dépit des craintes de «stagnation et d’une récession mondiale.» Cette performance qualifiée «d’imprévue», s’est aussi faite malgré le relèvement considérable des taux d’intérêt par les banques centrales dans les pays développés. Cela tient à des dépenses publiques et à une consommation des ménages plus élevés que prévu, grâce à l’épargne accumulée pendant la pandémie.

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Les prévisions de croissance pour 2024 ont ainsi été révisées à la hausse de 0,1% depuis les précédentes, publiées en janvier. Cela étant, l’activité mondiale s’établirait, sur cinq ans, à 3,1% soit «le niveau le plus faible enregistré depuis une dizaine d’années.» L’inflation, au niveau mondial, devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,8% en 2023 à 5,9% en 2024 puis à 4,5% en 2025.

Dans le détail, pour les économies avancées, la croissance devrait passer de 1,6% en 2023 à 1,7% en 2024. La projection pour cette année a été revue à la hausse de 0,2% par rapport aux dernières prévisions de janvier. Cela s’explique par une correction positive de la croissance américaine : celle-ci s’établirait à 2,7% cette année soit 0,6 point de plus que précédemment estimé. Le FMI confirme ainsi le décrochage de l’Europe face aux États-Unis puisque les prévisions de croissance pour la zone euro ont, elles, été revues à la baisse de 0,1% par rapport à janvier. L’activité s’établirait cette année à 0,8%, puis 1,5% en 2025.

S’agissant de la France, l’institution de Washington table sur une progression du PIB de 0,7% seulement cette année, en recul de 0,3 point par rapport à janvier. Le gouvernement français reste plus optimiste quand il annonce, dans son programme de stabilité, qui sera officiellement présenté mercredi au Conseil des ministres, 1% alors que la Banque de France, plus prudente donne une estimation de 0,8%.

En 2025, la reprise de la croissance européenne, selon les économistes, sera tirée «par une consommation des ménages plus forte, à mesure que les effets du choc sur les prix de l’énergie s’atténuent et qu’une baisse de l’inflation soutient la croissance du revenu réel.» La croissance française devrait rebondir à 1,4% l’an prochain.

Si l’Europe fait toujours pâle figure à côté de la première puissance mondiale c’est qu’elle souffre d’une consommation faible, des effets persistants des prix de l’énergie dus à la guerre en Ukraine et de la baisse de régime de son poids lourd allemand. La plus grande économie de la zone euro est toujours à la peine. Son rythme de croissance s’établirait à 0,2% cette année soit 0,3% de moins qu’estimé en janvier en raison «de la faiblesse persistante du moral des consommateurs». Cet ajustement est compensé par la bonne performance d’économies plus petites, notamment la Belgique et le Portugal.

Comme attendu, les économistes demeurent pessimistes concernant la croissance chinoise. L’activité devrait continuer de ralentir, passant de 5,2% en 2023 à 4,6% en 2025 dus à la faiblesse du secteur immobilier. Du côté de l’Inde, l’activité resterait forte, à 6,8% en 2024 puis 6,5% en 2025 cette robustesse reflétant «la vigueur continue de la demande intérieure et l’augmentation de la population active.»