Comme on se retrouve… Cinq jours après sa remontada à Barcelone (1-4) mardi, en quarts de finale retour de Ligue des champions, le PSG de Bradley Barcola défie l’équipe en forme du moment, Lyon, lors de la 30e journée de Ligue 1. Un choc et une «preview» de la finale de Coupe de France qui opposera les deux équipes le 25 mai prochain, à Lille. Ce sera évidemment aussi une affiche particulière pour le jeune (21 ans) Barcola, élevé au grain à l’OL et qui avait d’ailleurs été conspué par son ancien public, au Groupama Stadium, pour son premier match en Rouge et Bleu.
Lequel Barcola débarquait à Paris sur la pointe des pieds, lui qu’on imaginait cantonné à un rôle de second couteau dans l’ombre de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé. C’était d’ailleurs comme cela que le natif de Lyon a débuté la saison. Adepte du turnover, Luis Enrique, rapidement conquis par les qualités du garçon, lui a toutefois trouvé une place dans le 11 ici et là en L1. En Ligue des champions, c’était plus dur : banc face à Dortmund (2-0), 33 minutes à Newcastle (4-1), re-banc contre Milan (3-0) et une minute à San Siro (2-1). Et il y a eu PSG-Newcastle (1-1). Entré à la 62e, Barcola avait multiplié les différences… et les ratés. Les critiques ont fusé. Dures. Acerbes.
«Lucho», lui, voyait déjà plus loin. «Je me souviens qu’après Newcastle, il a subi beaucoup de critiques, injustes et très éloignées de la réalité. Il a joué des matches de haut niveau mais ce n’est pas pour cela qu’il n’y a que du positif. Il doit continuer de travailler. C’est un joueur qui travaille au quotidien, c’est très bien et ça va porter ses fruits», souligne Luis Enrique, par ailleurs «ravi que les jeunes joueurs qu’on a recrutés jouent à ce niveau, c’était l’objectif». Et d’ajouter : «Bradley représentait un pari de la direction sportive et du staff. C’est un joueur jeune, un Français, un joueur qui a un potentiel technique et physique de haut niveau. Passer cette marche et intégrer une équipe comme le PSG, ce n’est simple pour aucun joueur.» Le numéro 21 du Paris Saint-Germain, lui, s’en est visiblement très bien accommodé, c’est assez clair.
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À partir de Newcastle, Barcola faisait figure de titulaire dans l’esprit du technicien espagnol de 53 ans, qui n’est pas pour rien dans sa venue à Paris selon diverses sources. Sa vitesse, sa faculté à éliminer, sa connexion avec Mbappé et Dembélé en font un premier choix à ses yeux. On a encore vu pourquoi mardi dernier, au stade olympique de Montjuïc. L’international Espoirs a dynamité la défense catalane en première période, provoquant l’expulsion de Ronald Araujo et offrant le premier but parisien du match à «Dembouz». «Les clés ? Mettre l’intensité qu’on n’avait pas mise à l’aller. Et même dans les têtes, on était mieux, il y avait donc tout pour gagner», savourait le poulain de Jorge Mendes, relevant qu’il y a «vraiment un gros collectif. On travaille tous ensemble offensivement et défensivement. Et quand on joue comme ça, je pense qu’on est inarrêtable», a-t-il ajouté.
Le genre de performance qui fait dire que Barcola a bien grandi. Et surtout qu’il a fait le bon choix en décidant de rejoindre Paris l’été dernier, pour 50 M€, après seulement six bons mois avec son club formateur, l’OL. «Je sais que j’ai fait un très bon choix en venant ici, confie-t-il. Je n’ai pas eu de doute sur mon choix. Je suis vraiment très content. Je suis très fier d’être Parisien aujourd’hui et j’espère qu’on ira le plus loin possible.» Pour ce qui est du championnat, la messe est déjà dite. Les dés sont jetés pour la Coupe de France fin mai. Et pour ce qui est de la «Champions’», rendez-vous est pris avec Dortmund les 1er et 7 mai en demies. Avant le Real ou le Bayern ?
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Ce ne sont toutefois pas les seules dates cochées en rouge dans son calendrier. Il y a sans doute aussi le 16 mai, jour où Didier Deschamps dévoilera sa liste pour l’Euro 2024 (14 juin-14 juillet). En mars, le sélectionneur y avait déjà pensé… avant de renoncer. «Il fait partie des joueurs que l’on suit. Il a fait voir de belles choses ces derniers temps. Il a besoin de confirmer et de s’affirmer, plus dans le contenu. Mais c’est un joueur à fort potentiel», avait indiqué «DD», qui avait préféré Moussa Diaby pour pallier l’absence de Kingsley Coman. «Ça me semblait plus logique de rappeler Moussa. Mais je ne sais pas ce qui se passera d’ici à mai», avait-il dit.
Pour ce qui est du secteur offensif tricolore à l’Euro, Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Antoine Griezmann, Olivier Giroud, Marcus Thuram et Randal Kolo Muani partent avec la faveur des pronostics. Et il y a les cas Kingsley Coman et Christopher Nkunku. Le premier en a pour «plusieurs semaines» loin des terrains après une blessure à la cuisse avec le Bayern, tandis que le second, qui n’a plus vu Clairefontaine depuis 2022, juste avant la Coupe du monde, enchaîne les pépins et vient seulement de reprendre l’entraînement avec Chelsea. Si Deschamps doit se passer d’eux, on imagine que le choix se porterait sur Moussa Diaby ou Bradley Barcola. «Les Bleus ? Si ça doit arriver, ça arrivera», disait, en février, le numéro 29 du PSG, qui serait convoqué par Thierry Henry pour les JO s’il ratait le train de l’Euro 2024.
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Pour convaincre Deschamps, Barcola a encore un peu moins d’un mois jusqu’à l’annonce de la liste. D’ici-là, le PSG aura disputé quatre matches de Ligue 1 (Lyon, Lorient, Le Havre, Nice) et la demi-finale de C1 face à Dortmund. S’il continue sur sa lancée barcelonaise, l’ancien Gone se donnerait toutes les chances, lui qui en est à trois buts et sept passes décisives sous les couleurs parisiennes (32 matches) depuis l’été dernier.
S’il n’est «pas vraiment bluffé» par les prestations de l’intéressé, c’est que Pierre Sage «appréciait déjà beaucoup de choses chez lui quand il jouait avec la réserve» de l’OL. Évoquant son «intelligence dans la manière d’organiser son jeu par rapport au partenaire», le coach lyonnais relève que Barcola «a pu mettre ses qualités au service d’une équipe compétitive. J’espère pour lui qu’il sera récompensé sur cette fin de saison… sauf à une certaine date qu’on connaît tous». Il est ici question de la finale de la Coupe de France du 25 mai.
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Pas avare en compliments pour son ancien coéquipier, Maxence Caqueret, lui, pense d’abord au PSG-OL de ce dimanche avant la finale. «Surpris par son niveau ? Pas du tout. C’est un joueur qui a énormément de talent et qui sait ce qu’il veut. Je ne suis pas surpris du tout mais très content pour lui parce que c’est un mec super, je suis encore en contact avec lui. Je suis content qu’il puisse s’imposer dans un grand club comme ça, qu’il performe. Après, j’espère qu’il sera un peu moins performant ce week-end et qu’on pourra gagner le match», a souri le milieu des Gones face à la presse, se souvenant d’un joueur qui «a fait l’unanimité tout de suite (dans le vestiaire) même s’il avait peu ou pas de temps de jeu. Il a su être patient et c’est tout à son honneur».
Et de poursuivre, sur la prestation de Bradley Barcola face au Barça mardi dernier : «Là où il a été fort, c’est dans les percussions, quelque chose qu’il avait déjà ici et qu’il a dû perfectionner. C’est un joueur plutôt complet pour un ailier. Je suis content pour lui qu’il puisse se développer et je pense qu’il a encore une marge de progression pour devenir un encore meilleur joueur». Ça promet. Bradley Barcola sait ce qu’il lui reste à faire pour rêver plus grand.