Il n’y a pas que les JO dans la vie ! Soucieux de s’extraire de la morosité ambiante, six jeunes, dynamiques et audacieux directeurs de théâtres parisiens se sont associés pour la première fois pour donner le jour à un projet ambitieux. «Dans un monde de plus en plus sous tension et difficile économiquement, nous voulons soutenir des lieux de création, prendre des risques, faire émerger la scène d’avant-garde et les générations montantes», explique Adrien de Van, directeur du théâtre Paris-Villette.
Ce passionné, le «plus ancien» de l’équipe, s’est associé à ses homologues des Plateaux sauvages, des théâtres 13 et 14, du Silvia Monfort et du théâtre de la Bastille pour fonder Paris Globe, un festival artistique international qui accueillera 60 artistes de dix pays: Espagne, Liban, Chili, Cameroun, Québec, Hongrie, Angleterre, Mali, Ukraine et Italie, du 21 au 31 mai. «Les JO sont l’occasion d’avoir un projet tous ensemble avec des artistes forts et engagés, pas toujours visibles dans leur pays», reprend Adrien de Van.
«On rappelle qu’à notre échelle locale, on doit faire de l’internationalité», ajoute Mathieu Touzé codirecteur du Théâtre 14 avec Édouard Chapot. Les troupes étrangères ont besoin d’être connues. «La compagnie Senor Serrano est très importante en Espagne et a été remarquée à la Biennale de Venise, mais elle est inconnue à Paris», souligne Jean-Baptiste Pasquier qui a succédé avec Ninon Leclère à Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel, à la tête du Silvia Monfort, en 2022.
«Quand le public s’installe dans nos salles, il se passe quelque chose, il y a le théâtre de la Ville ou le 104, mais nous aussi, on est là, on est une nouvelle génération de directeurs qui a envie de se rassembler», s’enorgueillit à juste titre Claire Dupont, la patronne du théâtre de la Bastille. Laetitia Guédon, sa consœur des Plateaux sauvages (Paris 20e) est de son avis: «On se partage la diffusion des artistes, on a cette facilité à les accompagner.»
Ainsi, les spectateurs découvriront les Québécois Alix Dufresne et Étienne Lepage dans Malaise dans la civilisation (les 23 et 24 mai au Théâtre 14, puis à la Manufacture-Patinoire, cet été au prochain festival d’Avignon) le danseur camerounais Zora Snake dans Le Départ (les 22 et 23 mai aux Plateaux sauvages), ou Ira Brand, une performeuse britannique à l’affiche de deux solos: Ways to submit (les 25 et 26 mai, Théâtre de la Concorde) et Commitment Phobe (les 29 et 30 mai au théâtre de la Bastille).
Quelle est la thématique qui revient le plus dans les propositions ? «Le doute, le choix, comment se définit-on ?», répond Claire Dupont.
La première édition de Paris Globe est financée à 90% par la Ville de Paris. Les organisateurs espèrent renouveler l’expérience dans deux ans.
Informations et réservations : parisglobe.fr