Blonde mais Coréenne. Discrète, timide et humble, mais audacieusement déterminée. Pour son dixième album, Elles (Warner Music Arts), Youn Sun Nah a concocté un cocktail surprenant de reprises puisées dans le répertoire féminin. Aussi bien La Foule de Piaf que Killing Me Softly With His Song de Roberta Flack, et encore Feeling Good que chanta en son temps Nina Simone. Rien d’une pâle copie des originaux, mais une totale réécriture, ciselée comme elle sait le faire – méticuleusement.

Elle a été à bonne école : son père, chef de choeur, lui fait découvrir Haendel. Sa mère, interprète de comédie musicale, l’adonne aux grands thèmes de Broadway. Dans un français impeccable, elle reconnaît que «la chanson française, je l’ai aimée avant d’en comprendre les paroles». Impressionné par son éclectisme, un ami de Séoul lui recommande de s’orienter vers le jazz qui, disait-il, lui ouvrirait toutes les portes musicales. Mais plutôt que de courir à New York, elle viendra à Paris, fascinée par «la délicatesse et le phrasé de Carla Bruni». Bien lui en a pris. La justesse de ses choix et la pertinence de ses interprétations lui valent tous les lauriers. Elle est aujourd’hui une des chanteuses de jazz les plus reconnues -tout en éclat et en sourdine. Sur scène, elle est comme elle est dans la vie : un curieux mélange de discrétion et de forte présence. Cet été, elle sera de tous les festivals, de Vienne à Junas et jusqu’à Marciac. Ne la manquez pas.

Concerts: 28 juin : Jazz in Aiacciu; 6 juillet : Jazz à Vienne; 10 juillet: festival On connaît la chanson (Abbaye de Mozac); 20 juillet : Jazz à Junas; 5 juillet: Jazzaldia, San Sebastian; 27 juillet : Cosmo Jazz, Chamonix; 30 juillet: Les Nuits de la Citadelle, Sisteron; 1er août : Jazz in Marciac; 3 août : Jazz in Langourla; 7 août : Parfum de Jazz (Pierrelatte); 8 août : Saint Jazz Cap Ferrat; 9 août : Gaume Jazz Festival (Belgique)