COUPS DE CŒUR

Le PSG féminin n’a pas battu son record de spectateurs à domicile (43.254), datant d’un match contre… Lyon en demi-finale retour de Ligue des champions, le 30 avril 2022. Il n’en a pas eu besoin pour vibrer, dans une ambiance qui n’avait pas grand-chose à envier aux soirs de l’équipe masculine. Moins de 24 heures après PSG-Le Havre en Ligue 1, le Collectif Ultras Paris a rempli la tribune Auteuil et emmené avec lui un public moins aguerri qu’à l’accoutumée. Preuve de la ferveur bon enfant, les ultras ont lancé des chants où les virages sont censés se répondre. Il a fallu plusieurs chants pour que la tribune Boulogne comprenne et participe au jeu, ce qui a fini par susciter les applaudissements des ultras. Après la rencontre, les joueuses parisiennes se sont attardées quelques minutes devant la tribune Auteuil qui, de bout en bout, les a traitées comme des championnes.

Sur les 13 dernières éditions de la Ligue des champions (dont celle en cours), 11 auront donc vu l’OL en finale. On le savait, les reines de France et d’Europe sont Lyonnaises. On en a encore eu la preuve ce dimanche. Elles ont vite ouvert le score par Selma Bacha (2e) pour couper l’herbe sous le pied des Parisiennes et compter deux buts d’avance sur l’ensemble des deux matches. Même sans avoir la possession du ballon (40%), jamais les Rhodaniennes n’ont semblé vaciller. Sang-froid, sérénité, de l’expérience de Wendie Renard (104 matches de C1, un record) à la fougue de Bacha (23 ans) en passant par l’assurance d’Amel Majri (31 ans). Le PSG n’a désormais gagné qu’un seul de ses 12 derniers matches face à l’ogre lyonnais, pas invincible mais pas loin.

C’était un choix fort de Sonia Bompastor. Un choix payant. Titulaire dans un rôle de N.10 à l’aller, Melchie Dumornay a cette fois été alignée en pointe à la place de Vicki Becho, et en l’absence d’Eugénie Le Sommer et Ada Hegerberg blessées. L’habituelle milieu offensive a empoisonné la défense parisienne par sa vivacité, ses déplacements intelligents et son engagement (19 duels, deuxième plus haut total). Passeuse décisive pour Selma Bacha (2e, 0-1), elle a tué le match avec sang-froid en fin de partie (81e, 1-2) sur une contre-attaque qu’elle a elle-même amorcée. Entretemps, elle s’est heurtée à une grande Constance Picaud (52e, 65e). «Melchie est une joueuse de classe mondiale», a loué Bompastor après la rencontre, soulignant sa «qualité de dribble, de puissance et devant le but».

Le PSG a souvent eu du mal à faire le liant entre le milieu et l’attaque (voir par ailleurs). Sur ses longs ballons, il a parfois trouvé son salut en la personne de Tabitha Chawinga. La Malawite a parfois percé balle au pied avant d’amener le danger dans la surface (13e, 20e, 34e) et a égalisé d’une frappe précise à ras de terre (41e, 1-1). Au milieu de trois Lyonnaises après un corner adverse, elle s’est dépêtrée pour faire remonter tout le bloc parisien. Plus effacée par la suite, à l’image de son équipe.

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COUPS DE GRIFFE

Les joueuses de la capitale n’ont plus goûté à une finale de Ligue des champions depuis 2017. Elles devront encore patienter, après le constat qu’avoir le ballon (60% de possession) ne suffit pas à maîtriser le jeu. Paris a eu le plus grand mal à s’installer dans le camp lyonnais pendant 90 minutes, paralysé par le pressing et la coordination tactique de son rival. Il y a eu «des erreurs qu’on ne doit pas commettre à ce niveau-là» selon Jocelyn Prêcheur, fataliste devant «une ligne arrière très jeune» mais qui «va grandir». Il y a surtout eu des difficultés à connecter milieu et attaque, abandonnant Tabitha Chawinga et Marie-Antoinette Katoto à leur sort devant. Le PSG a encore eu le douloureux sentiment d’être un junior face à un OL plus affûté sur tous les plans.

90 minutes pour 19 ballons touchés. Marie-Antoinette Katoto a vu ses coéquipières avoir souvent le ballon. Pour le lui confier, c’était plus dur. La meilleure buteuse de l’histoire du PSG (149 buts) a fructifié l’une de ses rares situations, avec une passe décisive pour Tabitha Chawinga (41e, 1-1). Du reste, l’internationale française s’est contentée des miettes, entre courses dans le vide ou défense resserrée pour la museler. Deuxième meilleure buteuse de la Ligue des champions (7 buts), elle était attendue pour faire la différence, comme avec son doublé en demi-finale aller. Raté.