Son nez est pointu, sa rame blanche, ses détails «carmillon» : le TGV-M, surnommé le «train du futur», a été dévoilé officiellement ce lundi à Belfort. Il s’agit de la cinquième génération de train à grande vitesse de la SNCF fabriquée par Alstom. Outre son design innovant, l’engin se veut plus écologique et plus économique que ses prédécesseurs. «C’est un TGV de son temps mais surtout un TGV futuriste, puisqu’il durera plus de 50 ans, un TGV né pour durer», a commenté sur X le PDG de SNCF-Voyageurs, Alain Krakovitch.
Concrètement, ce nouveau modèle devrait consommer moins d’énergie que les TGV Duplex existants grâce à son «nez pointu» et une motorisation repensée, qui permet désormais l’«écoconduite». Selon la SNCF, le bilan carbone du futur TGV-M sera «le plus faible du marché», grâce à une diminution de «32% des émissions de CO2» pour chaque trajet. La grande majorité des matériaux de fabrication utilisés à sa conception sont en outre qualifiés de «recyclables» par la compagnie ferroviaire.
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Plus vert, le «TGV-M» sera en mesure d’accueillir un nombre accru de voyageurs, puisqu’il pourra contenir jusqu’à 740 places, contre 634 actuellement. Comme son nom l’indique, il est doté d’une «modularité inédite», permettant d’ajuster le nombre de voitures au plus près des besoins du marché. Selon l’affluence attendue sur les rails, il sera ainsi possible de transformer rapidement un espace de 1ère classe en espace de 2nde classe, de reconfigurer l’intérieur d’une rame en enlevant ou en ajoutant des sièges, d’intégrer ou de supprimer un espace vélo… À l’arrivée, le «TGV-M» pourra transporter plus de voyageurs, tout en consommant moins d’énergie, ce qui contribuera, à en croire la SNCF, à proposer des «billets moins chers».
Côté design, les amateurs de train grande vitesse retrouveront, à quelques détails près, la physionomie des TGV actuels. «Un design que je définis en 2 mots : sobriété
Avec le «train du futur», la SNCF mise gros. La compagnie ferroviaire a investi pas moins de 3,5 milliards d’euros pour l’acquisition d’une centaine de rames du nouvel engin. La mise en service du train, prévue pour les Jeux olympiques, a été ajournée à 2025 en raison du retard accumulé par son fabricant, Alstom. Durant les prochains mois, des essais d’admission seront menés, visant à tester le fonctionnement de la nouvelle rame dans les conditions réelles d’exploitation.
Les Français devront attendre l’automne 2024 pour découvrir l’intérieur du TGV-M, à l’occasion des essais de pré-exploitation, dernière phase de test avant le lancement commercial. Sur X (anciennement Twitter), les premières images du «train du futur» ont donné lieu à des réactions plutôt mitigées. «Ça, une livrée ? Les grandes surfaces blanches seront un régal pour les tagueurs», a réagi un internaute interloqué par l’allure de la rame. «Ça se rapproche beaucoup des Ouigo espagnols, ça manque de couleur, le blanc deviendra très vite marron avec les kilomètres», prévient un autre. Certains, plus mesurés, saluent le design du nouveau train, mais réclament plus de confort. «Bravo pour l’esthétique. Il faut en revanche espérer que les sièges seront plus confortables que ceux qui sont actuellement déployés, en remplacement des anciens dans les rames en circulation. On n’a pas gagné au change». Seront-ils entendus par la SNCF? Rendez-vous en 2025…
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