Orpheline de Victor Wembanyama, premier Français de l’histoire N.1 de la draft NBA, depuis son départ à San Antonio, l’Elite de basket-ball reprend ses droits samedi avec beaucoup d’ambitions, symbolisées notamment par le tenant du titre Monaco, et l’Asvel, revancharde. L’arrivée de la superstar Kemba Walker, quatre fois all-star en NBA et recrue majeure de Monaco, enthousiasme le basket français, qui compte bien s’appuyer sur de nouvelles têtes d’affiche et de grosses écuries pour entretenir cette attractivité nouvelle depuis l’éclosion de «Wemby».
La «Roca Team», championne de France en titre, vainqueure de la Coupe de France et troisième du Final Four d’Euroligue — performance inégalée dans le basket français depuis Limoges dans les années 90 –, fait partie de ces équipes attendues et s’avance en immense favori à l’aube de cette nouvelle saison. Parvenue à renforcer son effectif, tout en conservant ses cadres, l’équipe monégasque a bâti une équipe surarmée pour le championnat de France, et qui a déjà le Final Four de l’Euroligue en ligne de mire. «Ce serait mentir de dire qu’on n’est pas favoris et qu’on n’aimerait pas tout gagner», affirme le pivot monégasque Mam Jaiteh, recruté cet été comme les autres internationaux français Terry Tarpey et Petr Cornelie.
L’Asvel, de son côté, a marqué un coup d’arrêt la saison passée après trois titres de champion de France consécutifs. Le club rhodanien a une revanche à prendre avec un effectif remanié et renforcé: Diot, Noua et Lacombe sont partis, tandis que Scott, Luwawu-Cabarrot et Jackson ont signé. «On veut être champions de France», répond le pivot de l’Asvel Joffrey Lauvergne, tout en se réjouissant de la perspective d’investir une nouvelle salle en novembre. «Monaco est favori, mais les favoris peuvent perdre (…) Nous sommes plus compétitifs que la saison passée.» L’équipe de la Principauté se rendra à Limoges, samedi, tandis que l’Asvel recevra dimanche Le Mans.
Cette nouvelle saison est également la dernière disputée à 18 clubs: trois équipes descendront à l’issue de ce nouvel exercice et une seule sera promue de Pro B. Cela va ainsi permettre un passage à 16 clubs, allégeant le calendrier à l’avenir, mais intensifiant la lutte pour le maintien cette année.
La Ligue mise aussi sur d’autres jeunes joueurs prometteurs pour remplacer «Wemby», parmi lesquels Melvin Ajinça (Saint-Quentin), Tidjane Salaün (Cholet) ou Zaccharie Risacher, 18 ans, grand espoir du basket français attendu en NBA en 2024, arrivé cet été à Bourg-en-Bresse en provenance de Villeurbanne. «Grâce à Victor, le basket européen a gagné en visibilité, on a plus de chance de se montrer et de se différencier», dit par exemple Melvin Ajinça, cousin de l’ex-international français Alexis Ajinça. Même réflexion pour le jeune Zaccharie Risacher, qui avoue «rêver d’un parcours» similaire et «penser à la draft» mais «préfère d’abord s’affirmer au sein d’une équipe professionnelle».
Cette année s’annonce «charnière» selon Philippe Ausseur, le nouveau président de la ligue. «Wembanyama a été une super comète pour le championnat, mais il doit continuer d’exister. Le rêve ultime pour ces jeunes joueurs restera la NBA, et il nous faut accompagner ce mouvement». «On a eu la saison dernière la meilleure fréquentation de l’histoire du basket français (1,2 million de spectateurs, NDLR)», poursuit M. Ausseur «optimiste» à l’idée de remplir à nouveau les salles cette saison, en s’appuyant notamment sur de nouvelles délocalisations de rencontres, à l’Accor Arena (Bercy) ou à Roland-Garros par exemple.