Comment vivez-vous le coup dur de la blessure d’Antoine Dupont ?Laurent Labit : Comme tout le monde, on est inquiet. On était satisfait du match mais la soirée a été difficile pour nous. Mais on ne va pas tirer des plans sur la comète. On attend l’avis du spécialiste qui donnera le verdict et l’indisponibilité, ou non, d’Antoine. On va patienter 48 à 72 heures pour savoir exactement ce qu’il en sera du cas d’Antoine.

Il y a un réel espoir que sa compétition ne soit pas terminée ?Oui, bien sûr. On a toujours un espoir qu’Antoine continue l’aventure avec le XV de France. C’est pour cela qu’on se laisse le temps. On attend l’avis de la personne compétente pour savoir ce qu’il en est exactement, ce qui peut être fait ou pas. Antoine et le chirurgien prendront la décision. On ne peut pas se projeter pour l’instant.

Une opération est-elle incontournable ?Pas du tout. C’est pour cela qu’il faut être très prudent et laisser le temps à l’expert. Seul lui dira ce qu’il en est. Il va demander des examens plus poussés. Pour l’instant, aucune décision quant à une opération ou non n’a été prise. C’est le chirurgien qui décidera.

L’importance d’un événement comme la Coupe du monde implique-t-elle de prendre un risque ?Cette compétition, à domicile et avec de réelles chances de pouvoir la gagner, est pour beaucoup le rendez-vous sportif d’une vie. On discute, on échange mais tant qu’on n’a pas la décision du spécialiste, on ne peut rien dire. Le ressenti d’Antoine sur le coup reçu, l’évolution de l’hématome… On doit vraiment attendre 72 heures. Mais le chirurgien sait très bien qu’on n’est pas dans une situation lambda, mais celle d’un joueur qui dispute une Coupe du monde.

Quel est l’état d’esprit d’Antoine Dupont ?On peut l’imaginer. Quand il se passe des choses pareilles… Antoine envisageait le pire avant les examens. Mais on attend surtout le rendez-vous avec le spécialiste pour définir ce qu’il peut faire ou pas, ce qui peut être envisagé, quand pourrait-il retourner à l’entraînement. Il faut respecter ce délai, attendre deux-trois jours pour envisager ce que pourrait être la suite pour lui.

Fallait-il le faire jouer face à la Namibie ?On avait besoin de remettre de l’engagement, de la précision. Je le redis. Pour nous, aujourd’hui, Antoine n’a pas fini la compétition. On a trois jours devant nous et on espère avoir de bonnes nouvelles à l’issue de ces trois jours.

Et le garder sur le terrain après la mi-temps ?Dans notre déroulé, nous avions prévu des changements à la mi-temps : les deux piliers et Cameron Woki, qui avait débuté les trois rencontres de Coupe du monde. Ensuite, concernant Antoine et Matthieu (Jalibert), on avait envisagé de les sortir autour de la 50e minute. Mais ça aurait pu arriver plus tôt dans la rencontre. Il y a toujours des risques quand on pratique notre sport. C’est comme ça.

Comment le groupe réagit à la blessure de leur capitaine ?On a souvent évoqué ça en amont. On s’y est préparé, on a travaillé dessus. Une Coupe du monde, c’est très long et on savait que des blessures pouvaient survenir… Comme vous pouvez l’imaginer, tout le monde est dans l’attente, comme à chaque fois qu’un joueur est blessé. On en a déjà eu depuis le début. Le groupe est très fort, très lié. Chaque fois qu’un de ses membres est en difficulté, tout le monde vit la chose difficilement. Malgré notre très bon match, le très bon contenu, il y a un goût amer dans la bouche avec la blessure d’Antoine. Mais tout le monde est optimiste et espère qu’Antoine reviendra très vite avec nous.

Vos joueurs ont trois jours off. Comment éviter que la sinistrose ne les pollue ?La seule chose qu’on a pour nous, c’est le temps. On a deux semaines avant le prochain match. Nos joueurs vont passer un peu de temps avec leur famille et leurs proches, ça va leur faire du bien. Et on va les accompagner, comme on l’a toujours fait.