COUPS DE CŒUR
Comme c’est désormais la coutume, les joueurs parisiens ont été saluer le public après leur victoire 4-0 sur l’OM dimanche. Ils ont notamment passé de longues minutes au pied du virage Auteuil, à chanter, à célébrer, à communier avec le Collectif Ultras Paris. «Sur le terrain, pendant le match et même après avec cette communion, c’était incroyable. Ce sont des moments inoubliables et je pense qu’on va encore en vivre d’autres cette saison», savoure Randal Kolo Muani, buteur et passeur dimanche. «C’est la première fois que je vois un stade comme ça… C’est incroyable», s’enflamme quant à lui Bradley Barcola, titulaire surprise dans le onze de départ. Comme après le match face à Lens (3-1), le jeune (17 ans) titi Warren Zaïre-Emery s’est emparé d’un mégaphone pour chanter avec les Ultras. Cette fois, il n’était pas seul, il l’a fait devant tous ses petits camarades. Fort.
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Entraîneur dogmatique par excellence, Luis Enrique est sorti des sentiers battus dimanche, en titularisant Bradley Barcola en plus du trio Mbappé/Kolo Muani/Dembélé. Et il a continué dans cette voie en choisissant Gonçalo Ramos lorsqu’il a dû remplacer Kylian Mbappé. Le 4-3-3 habituel ressemblait davantage à un 3-4-3 contre l’OM. On a toutefois souvent vu une ligne de quatre attaquants tourmenter la défense à cinq de Jacques Abardonado. «On n’a pas joué avec quatre attaquants, on a toujours joué avec ce style. Quand Vitinha est là, il colle la ligne aussi, ça a été la même chose avec Bradley. On a toujours le même style de jeu», corrige Kolo Muani. Dans tous les cas, l’important est que le PSG continue d’être très actif à la perte du ballon, comme ça a été le cas dimanche. «On a attaqué à 11 et défendu à 11», s’est réjoui Luis Enrique, mettant en avant l’état d’esprit de ses troupes. Un état d’esprit qu’il a insufflé depuis le début de saison, faisant du PSG une vraie équipe. «Lucho» avait promis une identité offensive, il tient parole match après match.
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Enfin ! Arrivé sur les bords de la Seine pour près de 70 M€ en 2021, Achraf Hakimi n’a réellement répondu aux attentes sur ses deux premières saisons parisiennes. Non pas que le Marocain ait été mauvais, mais il n’avait rien d’un cador, que ce soit sous Mauricio Pochettino ou Christophe Galtier, dans une défense à quatre ou à cinq. Avec Luis Enrique, Hakimi est utilisé de telle façon qu’il peut faire étalage de toutes ses qualités, de toute sa classe. «Je suis plus libre», résumait-il après PSG-Dortmund (2-0) mardi, lui qui s’entend parfaitement avec Ousmane Dembélé sur le côté droit. Déjà buteur en C1, le natif de Madrid a remis ça d’un magnifique coup franc contre l’OM. Il n’était pas loin du doublé, mais sa frappe à ras de terre a terminé sur le poteau, permettant à Kolo Muani de débloquer son compteur personnel. Naviguant entre le côté et le cœur du jeu, il a touché 113 ballons, en a récupéré huit et a tiré quatre fois. MVP.
COUPS DE GRIFFE
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Le coup de la panne. En dépit d’un contexte sulfureux, les Marseillais avaient montré du caractère jeudi, en Ligue Europa, sur le terrain de l’Ajax Amsterdam (3-3). On n’a rien vu de tel à Paris. «On n’a pas respecté le club», martèle Chancel Mbemba. «Quand vous jouez un Classique avec aussi peu d’envie, ce n’est pas possible… On a manqué de couilles ce soir, désolé du terme», peste quant à lui Samuel Gigot, tandis que Pau Lopez «s’excuse auprès des supporters». «Il a manqué de tout. Ce n’était pas un Classique, mais un match amical pour nous, non ? On ne peut pas tomber plus bas», poursuit le portier espagnol de l’OM, à une semaine d’un déplacement à Monaco. Certes, les Olympiens ont joué jeudi à l’extérieur en coupe d’Europe, deux jours après le PSG, qui évoluait à domicile. Ce n’est sans doute pas anodin. Mais ce n’est pas une raison pour se faire marcher dessus de la sorte.
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Pendant une grosse dizaine de minutes, les supporters parisiens ont entonné un chant anti-marseillais à forte connotation homophobe. «Les Marseillais sont des PD», ont-ils hurlé encore et encore. Une fois ou deux, ce serait peut-être passé inaperçu. Mais là… «Je suis désolé mais je ne comprends pas si les chants sont gentils ou méchants», a éludé Luis Enrique, qui ne parle pas (encore) la langue de Molière. L’arbitre n’a pas arrêté la partie comme il en a le droit. Évidemment, les fans marseillais ont le même type de chants dans leur répertoire. C’est le folklore de ce genre de rivalité. Mais en 2023, ça passe moins bien… Nul doute que certains politiques vont se jeter sur l’occasion. À voir si la Commission de discipline de la LFP se saisit du dossier.