La chasse est ouverte. Après avoir envahi les cinémas parisiens, les trains nationaux, les punaises de lit ont-elles pris possession des transports en commun ? Le doute l’emporte, alors qu’un signalement vient d’être effectué par un conducteur de train sur la ligne 8 (Balard-Créteil), qui a expliqué avoir trouvé ces parasites dans sa cabine, selon une information du Parisien, confirmée par Le Figaro. Une suspicion de présence prise très au sérieux par la RATP, qui a annoncé que le matériel roulant concerné a été «sorti du service commercial pour être expertisé».
Mais est-ce seulement possible ? Sans nul doute, répond un syndicaliste de la branche FO de la RATP, qui explique que leur prolifération est notamment favorisée par «les tissus de certains fauteuils qui permettent aux bêtes de s’y glisser et de pondre à l’intérieur». Sans compter selon lui que «les voyageurs ne sont pas toujours très clean». En attendant la confirmation, ces signalements à la chaîne inquiètent les voyageurs, qui sont nombreux sur les réseaux sociaux, à scruter scrupuleusement leur siège avant de s’asseoir.
Contactée ce jeudi matin, la RATP se défend et promet qu’« à ce jour, aucun cas avéré de punaise de lit n’a été constaté» ni dans le métro, ni dans les RER, tram et bus. Et si un signalement a bien «été effectué ce mercredi 27 septembre, concernant une suspicion de présence de punaises de lit en cabine conducteur d’un train de la ligne 8», le train a «été sorti du service commercial pour être expertisé», et ce, «conformément au protocole prévu». «Il sera traité par une entreprise spécialisée si la présence du nuisible est avérée», ajoute le groupe, qui précise être «particulièrement vigilant» concernant ces parasites.
Mais à ce sujet, ce n’est pas Stéphane Bras, porte-parole national de la CS3D (Chambre syndicale de la dératisation, de la désinfection et de la désinsectisation), qui va pouvoir rassurer les plus inquiets. Selon lui, «il n’y a aucune raison que les transports en commun soient épargnés», alors qu’«on constate une recrudescence des cas avérés de signalements, une mini-explosion des cas qui fait tache d’huile».
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Pour le spécialiste, leur présence est ainsi possible «partout où l’humain vit». «Ce phénomène est présent dans toute la société. L’humain est à la fois le véhicule et le garde-manger de la punaise de lit (…) donc automatiquement, elle prend les transports», explique-t-il. Et aucun secteur n’est épargné d’après son expérience puisque des punaises de lit ont déjà été retrouvées «dans des crèches, des écoles, des foyers et des hôpitaux», et «de plus dans les milieux tertiaires, dans les espaces de bureaux et de coworking».
«Ça fait plusieurs années qu’on alerte sur la situation de recrudescence de punaises de lit», rappelle à nouveau Stéphane Bras, pour qui le risque «n’a probablement pas été pris à sa juste valeur». Le spécialiste estime notamment que cette problématique «doit être contrôlée à l’échelle de la société», et qu’il faut absolument «que le risque soit connu, et que les mesures d’anticipation et de traitement soient plus nombreuses». Il préconise notamment de mettre en place «une grande campagne de pédagogie à l’échelle nationale» et invite le grand public à adopter «une attitude de précaution et d’anticipation», en inspectant systématiquement ses vêtements après être allé au cinéma ou passé dans le métro.