Son choix de rejoindre l’Olympique de Marseille : «Ce choix était simple. On a discuté plusieurs heures avec le président. J’avais des convictions sur l’OM. C’est le seul club qui a remporté la Ligue des champions. Il a des problèmes actuellement, mais il a des valeurs. Je remercie les joueurs qui ont été très disponibles au cours de ces deux premiers jours. Je sais que j’arrive dans un endroit avec une ambiance très chaude, ça ne me fait pas peur. Bien sûr, il faut avoir des résultats pour créer de l’enthousiasme. Mon passé a montré que je n’avais pas peur d’arriver dans des endroits chauds.»

Son style de jeu : «Je pense qu’il y a une différence entre le Gattuso joueur et le Gattuso entraîneur. J’ai une vision différente du jeu. J’aime repartir de l’arrière, avoir le contrôle du jeu, être en supériorité numérique. Je veux avoir une équipe compacte, qui mouille le maillot, notamment pour nos supporters. Je veux qu’on joue comme une équipe. Quand on rate une passe, je veux qu’on récupère le ballon, sans s’énerver sur son coéquipier. Je veux un jeu offensif et jouer dans le camp adverse. Marcelino ? Je n’aime pas parler de mes prédécesseurs, mais j’ai une vision différente. Je ne suis pas un fan du 4-4-2, je préfère jouer en 4-3-3. J’aime presser haut, prendre des risques. Je veux jouer beaucoup sur les passes, sur la possession. Il faut accepter les duels en un contre un, c’est le football. (…) En ce qui concerne les matches, ils se gagnent à l’entraînement. Je veux qu’on mette de l’intensité. On se base sur les données physiques à l’entraînement. Le football moderne a ce besoin d’intensité, de casser les lignes, d’être en un contre un. Il faut avoir une équipe rapide, pour sortir de la pression. J’ai un staff qui m’aide. On utilise beaucoup la vidéo pour nos adversaires mais aussi pour nous.»»

À VOIR AUSSI – Gennaro Gattuso à l’OM : ses meilleurs moments en tant que joueur à l’AC Milan

La défaite contre le PSG dimanche dernier : «J’ai vu le match contre le PSG. Le PSG est injouable, les joueurs comprennent les préceptes de leur nouvel entraîneur (Luis Enrique). L’équipe n’a pas fait un bon résultat, mais j’ai aimé l’état d’esprit, de ne rien lâcher, l’orgueil. Le PSG a dominé et il le fera contre beaucoup d’équipes.»

À lire aussiOM : palmarès, gouaille, Sean Connery… Cinq choses à savoir sur Gennaro Gattuso, le nouvel entraîneur marseillais

Ses ambitions : «Je pense que le mot d’ordre, c’est l’Europe. J’ai une option pour une saison supplémentaire qui est liée à une qualification en Ligue des champions. Donc j’espère qu’on finira dans les quatre premiers. C’est l’objectif, même si on a des adversaires de très haut niveau.»

Son management : «Quand j’ai commencé à entraîner, je m’appuyais sur les techniciens que j’ai connus. Au fil du temps, les choses ont changé. J’ai changé ma vision du jeu, j’avais une vision plus par secteur. À Valence, j’ai commencé à casser la ligne de quatre, à mettre des pieds inversés. J’essaye aussi de changer mes idées mais aussi de m’adapter aux joueurs. Si l’équipe n’a pas les caractéristiques qui s’adaptent à mon jeu, ce n’est pas la peine. Je sais que la Ligue 1 est un championnat avec beaucoup de courses et de vitesse. Le championnat est imprévisible. (…) «Au niveau de mon caractère, si on regarde ma carrière, il y a peu de gens qui ont parlé de moi avec des éloges en raison de ma carrière de joueur car je jouais de manière agressive. Mais en tant qu’entraîneur, je parle avec les joueurs, je suis transparent. Ils apprécient quand on dit la vérité. Je dis ce que je pense mais je suis honnête. La chose sur laquelle je dois m’améliorer c’est sur mon rapport avec les dirigeants.»

À lire aussiOM : pour Longoria, Gattuso est «l’homme de la situation»

L’histoire de l’OM et le Vélodrome : «Le Stade Vélodrome, c’est l’un des rares stades qui ressemblent à ceux d’Amérique du Sud. J’y ai joué une fois. C’est une atmosphère qui te donne la chair de poule, ça tremble. C’est quelque chose de positif pour le club. Je me souviens quand j’étais petit, il y avait Didier Deschamps, Jean-Pierre Papin. Je sais que l’OM a une belle histoire. Pour venir dans ce genre de club, il faut avoir les épaules larges. Ça me plaît. Ça ressemble à Naples.»

Le contexte difficile : «J’ai déjà vécu des situations difficiles avec des contestations. On a parlé du contexte, et des potentielles solutions, avec le président (Pablo Longoria). J’ai plaisanté avec lui en lui disant que j’étais prêt à prendre une gifle. La situation est difficile mais il faut en sortir. C’est dur. Il faut gagner des matches. Il ne faut pas se focaliser sur les contestations mais se focaliser sur le futur. On a qu’une seule vie. Je ne pouvais pas refuser l’Olympique de Marseille.»

Monaco, le prochain adversaire de l’OM (samedi à 21h) : «La bravoure d’un entraîneur dans une telle situation, c’est de faire le moins de dommages. On a fait de très bons entraînements, notamment sur les phases défensives pour préparer le match de ce week-end. L’AS Monaco est une bonne équipe, ils ont un jeu très vertical. Il va falloir souffrir, ce sera un match aussi mental.»

Propos recueillis en conférence de presse