Haro sur les punaises de lit. Le ministre des Transports, Clément Beaune, s’est vu contraint de réagir après l’identification par des usagers de la SNCF et de la RATP de ce nuisible dans des rames. «Je réunirai la semaine prochaine les opérateurs de transport, pour informer sur les actions engagées et agir davantage au service des voyageurs», a annoncé le ministre sur X (ex-Twitter) vendredi matin.

Cette réunion, dont la date n’a pas encore été précisée, a pour but de «rassurer et protéger», a précisé Clément Beaune. La mairie de Paris a sommé jeudi le gouvernement d’agir contre ce fléau. Ces derniers jours, plusieurs internautes ont signalé la présence de punaises de lit dans les rames dans différents types de transport en commun : plusieurs trains de la SNCF ainsi que des rames du métro parisien.

Interrogé par Le Figaro il y a quelques jours, Stéphane Bras, le porte-parole national de la CS3D (Chambre syndicale de la dératisation, de la désinfection et de la désinsectisation) confirme qu’il s’agit bien de punaises de lit. Sur la vidéo tournée vendredi, «il n’y a aucun doute», précise-t-il, avant de lancer : «et là, vu la taille, c’est visiblement une punaise adulte qui a déjà pris une partie de son repas». Mais la présence de celle-ci dans un train n’a rien d’étonnant, selon le spécialiste. Lui assure en effet que la présence de ces nuisibles «est de plus en plus importante dans notre société» et «touche tous les secteurs, pas seulement l’hébergement de tourisme». «Il n’y a pas de raisons que les transports en commun soient épargnés», lâche-t-il.

Face à ces accusations, la SNCF n’a eu d’autres choix que de se défendre. L’entreprise publique explique en effet «été saisie de quelques signalements de présences d’insectes ces derniers jours dans certains trains». Des présences de punaises de lit qui restent «à confirmer» communique-t-on en interne, assurant tout de même prendre le sujet «très au sérieux». Pour autant, «ce sont des cas heureusement très isolés car nous n’avons connu quasiment aucun cas ces derniers mois», précise la SNCF. Avant de détailler le protocole mise en place à chaque signalement : «Dès la suspicion signalée, par mesure de précaution les voyageurs sont déplacés dans une autre voiture et la voiture suspecte condamnée le temps de mener toutes les inspections et les éventuels traitements».

De son côté, la RATP se défend et promet qu’« à ce jour, aucun cas avéré de punaise de lit n’a été constaté» ni dans le métro, ni dans les RER, tram et bus. Et si un signalement a bien «été effectué ce mercredi 27 septembre, concernant une suspicion de présence de punaises de lit en cabine conducteur d’un train de la ligne 8», le train a «été sorti du service commercial pour être expertisé», et ce, «conformément au protocole prévu». «Il sera traité par une entreprise spécialisée si la présence du nuisible est avérée», ajoute le groupe, qui précise être «particulièrement vigilant» concernant ces parasites.

Pour autant, les professionnels du secteur sont inquiets, et s’interrogent sur le niveau d’information de l’ensemble des acteurs de la chaîne de gestion du risque. «Ça fait plusieurs années qu’on alerte sur la situation de recrudescence de punaises de lit», explique Stéphane Bras, pour qui le risque «n’a probablement pas été pris à sa juste valeur». Le spécialiste estime notamment que cette problématique «doit être contrôlée à l’échelle de la société», et qu’il faut absolument «que le risque soit connu, et que les mesures d’anticipation et de traitement soient plus nombreuses».

En outre, il préconise de mettre en place «une grande campagne de pédagogie à l’échelle nationale» et invite le grand public à adopter «une attitude de précaution et d’anticipation», en évitant d’étaler ses affaires dans tous les placards d’un hôtel ou encore en inspectant systématiquement ses vêtements après être allé au cinéma, par exemple. Heureusement selon lui, il existe une véritable «caisse à outils avec des moyens de lutte pluriels», dont des traitements standards avec une base insecticide mais aussi la détection canine, ou encore les traitements à la vapeur, par la chaleur ou par le froid. Et preuve selon lui que «la communication n’a pas été assez bonne» sur le sujet, «quand vous voyez une fourmi, vous savez que c’est une fourmi. Quand c’est une punaise de lit, vous m’appelez pour vérifier».