À l’occasion de cette dixième Coupe du monde de rugby, World Rugby a mis l’accent sur une sévérité accrue pour lutter contre le jeu dangereux, notamment sur les plaquages et les déblayages visant la tête d’un joueur. Alors que 32 matches (sur 48) de la compétition organisée en France ont déjà eu lieu, les arbitres ont déjà distribué 39 cartons jaunes, soit une moyenne de 1,22 par match, rappelle le site Actu Rugby . À titre de comparaison, il n’y en avait eu «que» 19 distribués il y a quatre ans sur l’ensemble du Mondial organisé au Japon. À ce jour, c’est lors de la Coupe du monde 2015 organisée en Angleterre (et remportée par les All Blacks) qu’il y avait eu le plus de jaunes sortis : 50 en tout.

Par ailleurs, même constat concernant les cartons rouges synonymes d’expulsion (et de sanctions par la suite), sept ont déjà été distribués en 32 matches. Soit un seul de moins que lors de l’ensemble du Mondial nippon en 2019 (8), qui avait à l’époque établi un record en la matière. Depuis la prise de conscience récente concernant les commotions cérébrales, on remarque que les expulsions sont bien plus nombreuses : il n’y avait eu aucun carton rouge en 2003, seulement deux en 2007 et 2011, et un seul en 2015.

Pour cette Coupe du monde, la Fédération internationale a mis en place pour la première fois l’utilisation du «bunker», qui permet de transformer un carton jaune en rouge en cas d’action dangereuse et litigieuse. Désormais, les arbitres de champ restent les principaux décideurs, mais ils peuvent faire analyser les fautes à un «Foul Play Review Officer» (FPRO), situé dans ce que l’on appelle «le bunker» (dans un lieu isolé), lorsqu’un carton rouge n’est pas évident. Plutôt que de sortir directement un carton rouge sur une action dangereuse, les arbitres font appel au FPRO qui dispose de huit minutes pour juger si un carton jaune doit être transformé en rouge.

C’est ce qu’il s’était passé après le choc tête contre tête entre le Namibien Johan Deysel et Antoine Dupont, gravement blessé sur mauvais geste. Des voix s’étaient élevées pour déplorer que le demi de mêlée tongien Agustine Pulu n’ait pas écopé d’une sanction similaire pour quasiment le même geste sur l’ailier sud-africain Makazole Mapimpi, qui avait dans la foulée dû déclarer forfait pour le reste de la compétition. «Il a une fracture du plancher orbital, les yeux gonflés, la pommette est touchée aussi. A priori, il en a pour quatre à six semaines», avait indiqué Rassie Erasmus, le directeur du rugby des Springboks.

Lors de la première semaine de la compétition, plusieurs actions litigieuses avaient fait polémique. Ce qu’avait reconnu World Rugby : «Les équipes d’arbitres reconnaissent que leurs performances durant le premier week-end de Coupe du monde n’étaient pas au niveau des standards fixés par World Rugby et eux-mêmes.» Depuis, les hommes au sifflet ont revu leur sévérité à la hausse. Ce qui devrait conduire à un Mondial 2023 record en matière de cartons.