Mettons les choses au clair d’entrée de jeu. L’idée n’est pas de remettre en cause le talent ou l’efficacité de Kylian Mbappé. Auteur d’un doublé en quart de finale retour contre Barcelone, la star du PSG a fait le job. Bien comme il faut. Et il se présente mercredi à Dortmund comme le pompier de service, prêt à éteindre les flammes émanant du Mur Jaune. Mais si l’actuel meilleur buteur de la Ligue des champions cette saison (8 buts contre 7 à Harry Kane, son dauphin) a quelque chose « à perdre » pour cette première manche qui doit envoyer les Parisiens en finale, c’est la thématique du Ballon d’Or qu’il faut évoquer. Largement dans la course aujourd’hui, voire leader d’une troupe d’affamés composée de Kane, Bellingham, Vinicius, Haaland ou encore Wirtz, De Bruyne ou Foden, le natif de Paris a l’occasion rêvée de marquer encore un peu plus les esprits. Les votants du monde entier suivront les demies de C1, moins la finale de Coupe de France ou un PSG-Strasbourg.
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Avec des performances de haute volée en demi-finale de C1, la caisse de résonance serait déjà largement supérieure aux buts (26) qu’il a empilé cette saison en Ligue 1, championnat peu visionné par tous les jurés du Ballon d’Or comparé à la Premier League, ou même la Liga et Bundesliga. Toujours en course pour un quadruplé historique (L1, Trophée des champions, Coupe de France et Ligue des champions), Kylian Mbappé se sait face à l’un de ses plus grands défis de sa carrière. Hisser le PSG sur le toit de l’Europe avant de rejoindre Madrid. Dans la foulée, la vitrine de l’Euro (14 juin-14 juillet) pourrait aussi l’envoyer dans une autre dimension en cas de sacre avec les Bleus. Ce dont rêvent aussi les Kane, Bellingham, Foden avec l’Angleterre ou De Bruyne avec la Belgique. Tout se joue maintenant. Seuls les plus costauds resteront en vie. Le prix à payer pour décrocher le Ballon d’Or. (B.D)
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Kylian Mbappé, on connaît. Le garçon n’a rien à prouver. On attend de voir si Ousmane Dembélé peut continuer sur sa lancée, si Bradley Barcola poursuit son ascension, si Vitinha est réellement plus précieux que ne l’a été Marco Verratti ou encore si Marquinhos peut retrouver son vrai niveau sur la durée. Mais s’il y a bien un Parisien qui passe un gros test lors de cette double-confrontation, et globalement sur la fin de saison, c’est Gigio Donnarumma. Impérial en championnat, le portier international italien (61 sélections) de 25 ans affiche des progrès depuis le début de saison. Mentalement, il avait par exemple tenu la charge à Milan, dans un contexte pour le moins houleux.
N’empêche, le champion d’Europe 2021 a le plus grand mal à masquer avec régularité ses carences en C1, jeu au pied, sorties aériennes. Toujours brillant sur sa ligne, Donnarumma n’est clairement pas aussi rassurant en coupe d’Europe. Si bien qu’il mène «une double vie», comme le décrit le quotidien espagnol AS , nos confrères espagnols relevant que l’intéressé est aussi le gardien qui a évité le plus de buts en L1 (15,46 en 25 matches), loin devant le dernier rempart lensois Brice Samba (8,03). En C1, il n’est que sixième en la matière avec 2,67 en 10 apparitions. Quatre arrêts par match en L1, 3,3 en «Champions’». Pas étranger à la défaite 2-3 face au Barça au tour précédent, Gigio Donnarumma n’a jamais réellement fait oublier Keylor Navas. Il a énormément à jouer dans la suite de cette campagne européenne, afin de montrer qu’il est vraiment le gardien qui peut permettre au PSG de rêver plus grand. Sans quoi, le club de la capitale pourrait-il chercher ailleurs ? Pour un gardien, la crédibilité et la confiance qu’il diffuse sont des éléments essentiels. À lui de marquer des points dans ce domaine. (C.R.)