Portés par la ferveur des amoureux de belles mécaniques et de voitures légendaires, les rallyes historiques ont le vent en poupe en France. Même si pour les organisateurs, le montage de ce type d’épreuves relève bien souvent du parcours du combattant, les rendez-vous fleurissent un peu partout sur le territoire pour le plus grand plaisir de ces amoureux du contretemps. Gentleman drivers parfois fortunés au volant de prestigieux bolides, expérimentés ou au contraire plus jeunes, équipages sans le sou retapant avec des bouts de ficelle une Citroën Visa ou une Peugeot 205, les candidats à un voyage dans le passé se sont donnés rendez-vous depuis ce mardi en Corse autour d’une même passion.

En plus de deux décennies, le Tour de Corse est devenu l’un des fleurons du rallye historique national et même mondial. On vient de tous les coins de France, d’Europe et même du monde (quatorze nationalités représentées) pour sillonner chaque automne les routes où se sont illustrés depuis 1956 les meilleurs pilotes de rallyes à l’assaut de cette ancienne épreuve du Championnat du monde. Preuve de cet engouement, une semaine après l’ouverture des inscriptions les 380 places disponibles étaient toutes attribuées.

Qu’on appuie sur le champignon pour aller chercher la victoire au volant de véhicules de compétition d’avant 1990 en se frottant à des grands noms du sport automobile (Alain Oreille ou Romain Dumas sont engagés sur Porsche), qu’on préfère la science de la régularité comme Bruno Saby (vainqueur du Tour de Corse 1986) ou qu’on prenne son plaisir en roulant sans la pression du chronométrage sur des portions mythiques fermées, tous les profils ont leur place dans les trois catégories différentes. Tous n’auront pas les mêmes objectifs mais emprunteront un parcours identique : 395 kilomètres sur routes fermées en alternance avec près de 570 kilomètres de liaison.

Un spectacle de cinq jours grandiose pour le public qui pourra se masser sur les routes de ce véritable Tour de Corse puisque le tracé a démarré depuis Porto Vecchio, longera la côte est de l’île en direction de Borgo/Lucciana avant de mettre le cap vers la partie ouest et longer le littoral jusqu’au sud de l’île avant un retour à Porto-Vecchio, sur le terre-plein de la marine, face à la mer, histoire de profiter une dernière fois des paysages de l’écrin insulaire.