LVMH progresse légèrement moins que prévu. L’action du numéro un mondial du luxe diminuait de plus de 6% mercredi à la Bourse de Paris, après avoir annoncé un «retour à la normale» de la clientèle ayant entraîné un ralentissement de la croissance de ses ventes.
Le titre dévissait de 6,67% à 684,60 euros vers 10h20, sur le chemin de sa pire séance depuis mars 2020. Cette baisse plombait le CAC 40 (-0,89%), très sensible aux valeurs du luxe. LVMH est valorisé près de 25 milliards d’euros de moins par le marché par rapport à mardi. Sa capitalisation boursière, c’est-à-dire la somme qu’il faudrait débourser pour acheter toutes les actions, tourne désormais autour de 343 milliards d’euros. Le groupe de Bernard Arnault a annoncé avoir réalisé un chiffre d’affaires de 19,96 milliards d’euros au troisième trimestre, soit une hausse de 1% sur un an. Ce chiffre est inférieur aux prévisions.
«La branche clé Mode
Le groupe est entré brièvement dans le cercle des 10 plus grosses capitalisations boursières au monde, et a été la première entreprise européenne à dépasser 400 milliards d’euros de valorisation, avant d’atteindre un pic à 452 milliards d’euros. L’action de LVMH a ainsi culminé à plus de 900 euros en avril, et s’est encore approchée de ce niveau mi-juillet. Actuellement le prix de l’action est au plus bas depuis les derniers jours de 2022 et LVMH a quitté la liste des 20 plus grosses capitalisations mondiales. Début septembre, LVMH a aussi cédé son trône de plus grosse entreprise européenne au laboratoire danois Novo Nordisk, qui a attiré les investisseurs avec l’exceptionnelle croissance des ventes des traitements contre l’obésité.
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Mais les signes de normalisation de l’activité du secteur du luxe ont fait dégonfler le prix de l’action, qui a perdu 23% en trois mois. La clientèle chinoise «n’est pas nécessairement prête à soutenir la croissance comme elle l’a fait dans le passé», estime une note du groupe financier Hargreaves Lansdown, pour qui la croissance en Chine est plus lente que prévu et la reprise de l’activité après la pandémie n’a pas l’envol espéré. «Les consommateurs européens et américains normalisent également leurs dépenses», souligne Hargreaves Lansdown. LVMH est généralement la première entreprise du luxe à publier ses résultats financiers. En France, les autres grands noms du secteur ne dévoileront leurs performances que fin octobre.
La publication de mardi «risque d’accroître la pression sur le secteur du luxe dans son ensemble à court terme», décrivent les analystes de RBC. En France, Hermès reculait de 2,57% et Kering de 2,61%. Tous deux doivent annoncer leurs résultats le 24 octobre. En Europe, Burberry reculait de 3,51%, Moncler de 2,62%, Richemont de 3,82%, Swatch Group de 1,71%.