Ici, tout recommence. Dans les studios de la Belle-de-Mai, à Marseille, Plus belle la vie (« PBLV ») se prépare à rallumer les caméras dans quelques jours. Une renaissance célébrée par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, de nombreux élus locaux, Rodolphe Belmer, le PDG du groupe TF1, Vincent Meslet, le directeur général de la société de production Newen, mais aussi les auteurs, comédiens, techniciens… Ils étaient plus d’une centaine, mercredi, à avoir fait le déplacement pour inaugurer le nouveau Bar du Mistral, décor le plus caractéristique de la série culte, née il y a près de vingt ans et relancée début 2024 sur TF1, après un an et demi d’arrêt. « En octobre 2003, se souvient Vincent Meslet, le projet s’appelait Mistral gagnant et se résumait à une quinzaine de pages. »

Il deviendra l’un des programmes phares de l’audiovisuel public et de sa chaîne France 3, « une part de l’âme de la France », a déclaré mercredi Rima Abdul Malak. Pas moins de 4 665 épisodes, plus de 3 200 acteurs… « Plus belle la vie, c’est le plus long feuilleton jamais produit en France, et l’un des programmes les plus emblématiques de la télévision française », a souligné Rodolphe Belmer dans son discours. C’est aussi à présent un « défi, à plusieurs titres », a poursuivi le dirigeant. Éditorial et artistique, d’abord. La nouvelle mouture de PBLV reflétera la volonté de TF1 d’« être un creuset de la culture populaire ». C’est un feuilleton qui, dans une société toujours plus divisée, « fédère et met en avant ce que nous avons en commun », a résumé de son côté Vincent Meslet.

Plus belle la vie est ensuite un défi industriel pour la filiale de Bouygues, « qui engage, en tant que diffuseur, des investissements conséquents et sur le long terme », a insisté Rodolphe Belmer. Le dirigeant n’a pas précisé le budget de la série, aux alentours de 27 millions d’euros par an – hors aides du Centre national du cinéma (CNC) notamment – à l’époque de France 3. Mais il a insisté sur le fait que, avec le retour de Plus belle la vie, TF1 renforçait « son rôle de créateur d’emplois et de poumon économique en région pour l’ensemble de la filière ». À partir de l’année prochaine, la chaîne diffusera en effet trois feuilletons quotidiens : Demain nous appartient (qui se déroule à Sète), Ici tout commence (Saint-Laurent-d’Aigouze, en Camargue) et Plus belle la vie (Marseille).

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L’impact du feuilleton sur l’économie de la Cité phocéenne n’est pas négligeable. « Newen prévoit la création de 120 à 150 emplois », rappelle Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille, chargé notamment du dynamisme économique. Un chiffre trois fois plus important, en tenant compte des emplois indirects. « C’est important dans la mesure où cela nous permet de consolider l’écosystème de comédiens, de techniciens… Même s’ils ont des opportunités par ailleurs. Après Paris, Marseille est la deuxième destination de tournages en France », précise Laurent Lhardit. « Cette activité génère à présent plus de 80 millions d’euros de retombées économiques chaque année. Et la première version de Plus belle la vie a largement contribué à l’essor de la filière des industries culturelles et créatives, qui compte plus de 2 000 entreprises », poursuit-il. Newen a pris possession d’une partie des studios de la Belle-de-Mai, et pourrait y développer d’autres projets à l’avenir. « TF1 a déjà évoqué quelques pistes », glisse Laurent Lhardit.