Le député RN des Bouches-du-Rhône Franck Allisio appelle cela « l’acte 2 » du RPR. Le premier acte avait eu lieu en juin dernier quand cet ancien LR avait lancé, avec le maire de Marignane Éric Le Disses, un mouvement pour rassembler les élus de droite et du Rassemblement national (RN). Son nom ? Le fameux Rassemblement pour la République donc, qui s’était dissous dans l’UMP en 2002, selon les vœux de Jacques Chirac et d’Alain Juppé. Une utilisation rendue possible grâce au rachat par le RN, en mars 2022 de l’ancien nom du parti de droite.

Le petit RPR version RN étoffe un peu plus ses rangs ce samedi 14 octobre. Selon nos informations, le patron de la fédération Les Républicains (LR) de l’Aube et conseiller municipal et communautaire de Carcassonne, Édouard Jourdan, ainsi qu’une dizaine d’élus LR et anciens élus UMP, vont annoncer leur adhésion à ce mouvement. Un député RN va aussi prendre sa carte : Christophe Barthès, qui avait été membre du RPR originel jusqu’en 1997.

Franck Allisio a un objectif assumé : permettre à des élus LR en déshérence de se rapprocher du RN de Marine Le Pen et de Jordan Bardella sans y adhérer. Cette association a pour vocation de « rassembler tous ceux qui croient en la France, qui veulent tourner la page macroniste et faire barrage à la gauche », fait-il valoir.

Le député frontiste précise d’ailleurs : « Le nouvel RPR étant ouverts à tous, les nouvelles recrues conservent naturellement leurs cartes LR ». Une précision utile qui pourrait attirer ses élus locaux de droite, veut-il croire. Il est en tout cas persuadé d’une chose : que ce ralliement embarrassera Éric Ciotti, président de LR, qui va devoir réagir. Devra-t-il sanctionner ces élus qui décident de se rapprocher du RN.

L’opération originelle avait été validée par Marine Le Pen et Jordan Bardella, tous les deux bienveillants à l’égard des initiatives visant à perturber LR. En 2012, il y avait le Rassemblement bleu marine. En 2019, Thierry Mariani avait réactivé la Droite populaire quand il avait rejoint le RN. La récupération du nom RPR a aussi une vertu pour l’état-major frontiste : empêcher Éric Zemmour de l’utiliser.