Le championnat français s’impose plus que jamais comme la plus forte compétition de clubs en Europe et au monde. Depuis l’arrivée de la star All Black Tana Umaga à Toulon en 2006, la France a accueilli les cadors de l’hémisphère sud comme Bryan Habana, Dan Carter ou encore Sony Bill Williams, et également la légende anglaise Jonny Wilkinson. Le public français ne devrait pas avoir, en revanche, la chance d’admirer Maro Itoje (1,95 m, 115 kg).

Alors que son contrat avec les Saracens – avec qui il a été sacré quatre fois champion d’Angleterre et remporté trois fois la Coupe d’Europe – se termine en juin 2024, le deuxième-ligne de 28 ans (77 sélections) toucherait, selon The Rugby Paper , un salaire annuel de 900.000 livres, soit plus d’un million d’euros l’année. Il percevrait en plus 25.000 livres (29.000 euros environ) par match disputé avec son équipe nationale.

Maro Itoje est une star du ballon ovale qui s’est révélée au grand public lors de la coupe du monde 2019. Le Nigérian d’origine avait notamment livré une prestation éblouissante contre les All Blacks en demi-finale (19-7) avec 12 plaquages, 3 ballons grattés, 7 ballons captés en touches, 23 mètres gagnés en 8 courses.

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Il a tout gagné ou presque avec le XV de Rose. International U18, U19 et U20, appelé avec les Lions britanniques et Irlandais, Itoje a été sacré champion du monde Junior en 2014. Avec l’Angleterre, il a glané trois fois le Tournoi des 6 Nations, avec notamment le Grand Chelem en 2016 et il a buté sur la dernière marche de la Coupe du monde, il y a quatre ans contre l’Afrique du Sud (32-12). La finale de l’édition française tombe le jour de son 29e anniversaire. Ce serait un cadeau tombé du ciel pour Itoje.

D’autant qu’à l’instar d’une équipe d’Angleterre moribonde ces derniers mois et à l’image d’un Tournoi des 6 Nations catastrophique (4e avec deux victoires pour 3 défaites), il a moins brillé, longtemps contrarié par des pépins physiques. Lors du dernier Tournoi, il avait notamment été beaucoup secoué par les avants français et commis des fautes de main improbables et manqué des plaquages. Le deuxième-ligne faisait également partie des dix joueurs du XV de départ lors de la défaite humiliante 30-22 contre les Fidji en août.

Depuis le XV de la Rose, en montagnes russes, a retrouvé un peu de son piquant. À l’heure des retrouvailles avec les Fidjiens, Itoje prévient : «Nous voulons jouer un rugby intelligent et jouer sur nos points forts. Mais cela commence toujours par un état d’esprit.»

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Maro Itoje, le fer de lance anglais, a prouvé qu’il était capable de se transcender dans les grands rendez-vous. En mode guerrier. Au four et au moulin, il a notamment joué un rôle prépondérant dans la victoire inaugurale de l’Angleterre sur l’Argentine (27-10). Omniprésent en défense, ses grattages précieux ont fait la différence face à des Argentins dominés physiquement.

Le natif de Camden – un quartier de Londres – passionné de poésie, a étudié au lycée privé de Harrow, qui avait notamment accueilli sur ses bancs Winston Churchill. Avant d’intégrer l’Institut des études orientales et africaines de Londres dans le but de se lancer, après sa carrière sportive, dans la… politique sur le continent africain. Il a commencé à jouer au rugby seulement en 2006 à l’âge de 12 ans. Cette tête bien faite a bien rattrapé le temps perdu.