Au moins onze aéroports, aux quatre coins de la France, ont dû procéder à une évacuation ce mercredi en fin de matinée après des «alertes à la bombe», a confirmé le ministère de l’Intérieur au Figaro. Les aéroports concernés sont Lille, Bordeaux, Lyon (Bron), Nantes, Rennes, Nice, Toulouse, Strasbourg, Biarritz, Pau, Carcassonne et Beauvais. Le Figaro fait le point sur la situation.

Nos confrères de La Dépêche du Midi précisent, s’agissant de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, que le personnel a reçu un mail indiquant la présence d’une bombe sur le site aux alentours de 10 h 30. Suivant la procédure, une «levée de doute» s’en est suivie, impliquant l’intervention des forces de l’ordre. Une source policière citée par l’AFP explique qu’un courriel semblable a été reçu par les aéroports de Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Toulouse et Beauvais.

À Nice, l’aéroport a expliqué qu’il «y a eu juste une alerte au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité». Sans évoquer toutefois la réception d’un mail par les équipes. L’aéroport niçois a précisé que «tout est rentré dans l’ordre».

Les services de Vinci Airports ont signalé au Figaro que l’aéroport de Rennes, qu’ils opèrent, à lui aussi fait l’objet d’une menace d’alerte à la bombe mercredi matin. Dans cette aérogare, comme à celle de Nantes et de Lyon Bron, également gérées par Vinci Airports, «les services de l’État ont été mobilisés immédiatement pour mettre en œuvre les mesures nécessaires, le terminal a été évacué le temps de réaliser les mesures d’inspection nécessaires», a notifié l’entreprise.

La préfecture des Hauts-de-France a autorisé aux alentours de 13 heures l’aéroport de Lille à rouvrir ses portes. «La Préfecture a donné un avis favorable pour que le personnel et les passagers réintègrent l’aéroport», indique l’aéroport de Lille sur son compte X (ex-Twitter).

Un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a confirmé au Figaro que des «alertes à la bombe» avaient été déclenchées mercredi matin ainsi que des «évacuations des aérogares» sur quatre plateformes – Lille, Lyon, Toulouse et Beauvais.

Vers 14 heures, au moins quatre aéroports français étaient toujours à l’arrêt, selon l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol : Toulouse, Beauvais, Bordeaux et Pau. L’activité a progressivement repris à Nice, Lyon (Bron), puis Lille, ainsi qu’à Pau et Biarritz.

Selon le tableau de bord en ligne de la DGAC, trois aéroports subissaient des retards importants peu après midi : Toulouse-Blagnac (deux heures à l’arrivée, une heure et demie au départ), Lille-Lesquin (une heure et demie à l’arrivée et au départ) et Beauvais-Tillé (près de deux heures au départ).

Les vols en provenance de Marrakech, Genève et Constantine, qui devaient atterrir entre 11h05 et 11h40, ont été déroutés, est-il précisé sur le site internet de l’aéroport à Lille. «Les services de sécurité de l’État sont sur place», précise l’aéroport sur X.

Contacté, le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) – qui gère les aéroports de Paris Charles de Gaulle, Paris Orly et Paris Le Bourget – a assuré de son côté ne pas être concerné, à ce stade, par ces alertes à la bombe qui touchent beaucoup de grands aéroports français.

«Aucun des aéroports parisiens n’est concerné par les alertes à la bombe. Nous restons néanmoins bien évidemment pleinement vigilants», explique l’entreprise au Figaro.

Outre les aéroports parisiens ce mercredi, le Château de Versailles, l’un des sites les plus visités de France, a une nouvelle fois fait l’objet d’une évacuation pour alerte à la bombe. C’est la troisième fois en cinq jours. Le musée du Louvre avait lui aussi dû fermer ses portes le week-end dernier pour des raisons de sécurité.

Les alertes à la bombe dans les lieux publics se multiplient depuis l’attentat perpétré dans un lycée d’Arras. Un professeur de lettres, Dominique Bernard, y a trouvé la mort. La situation au Proche-Orient entre Israël et la Palestine a provoqué ces derniers jours une vague d’attentats en Europe.

Après l’assassinat à l’arme semi-automatique de deux touristes suédois à Bruxelles lundi soir, une synagogue a été visée par des cocktails Molotov à Berlin mercredi matin, sans toutefois faire de victimes.