Le Lyonnais qui écume d’ordinaire les tournois challengers (deuxième division pro), s’offre un peu de lumière du côté d’Anvers. Issu des qualifs, comme il l’avait fait à s-Hertogenbosch avant de s’incliner face à Jordan Thompson, l’actuel 226e mondial avait décroché au printemps le Challenger de Leon au Mexique, le plus grand titre de sa carrière. Lundi, il a remporté son premier match sur le circuit principal dans cet ATP 250, après avoir sauvé une balle de match (0-6, 6-3, 7-6) face à l’Espagnol Carballes Baena (64e mondial et tête de série 6). Il a enchaîné contre le n°1 belge David Goffin, ancien 7e mondial (en 2017) 7-5, 6-3. Une très jolie perf’.

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Du haut de ses 2m03, il envoie régulièrement des premières balles à 230 km/h. Le Liégeois Goffin n’est jamais parvenu à s’offrir une balle de break face à « GMP » et a dû attendre le 4e jeu de service de son adversaire pour inscrire son tout premier point. « Quand il est bien rodé comme ça sur son service, c’est très compliqué. Il est de la trempe d’un Isner ou d’un Karlovic. J’essayais de choisir le bon côté, j’espérais une petite accalmie, quelques fautes, en vain… », a glissé au Soir. le Belge, impuissant.

Cornaqué depuis décembre dernier par Emmanuel Planque, l’ancien coach, entre autre, de Lucas Pouille, Mpetshi Perricard poursuit sa mue. « Il est singulier parce qu’il a un gabarit un peu hors normes, a confié Planque à l’Equipe . Il fait 2,03 m, pèse plus de 100 kg et il a un revers à une main. Des oiseaux comme ça, on n’en voit pas souvent. Ça change énormément de choses, notamment au retour. Donc l’idée c’est de l’amener vers un jeu ultra-offensif, avec évidemment de grosses qualités au service. En première comme en seconde. Ce n’est pas uniquement faire des aces mais aussi très bien servir en seconde balle afin de se faire peu retourner ou alors se faire retourner et avoir un deuxième coup pour faire très mal. Et ensuite être très audacieux et très agressif dès que l’échange débute et ne surtout pas accepter de rentrer dans un rallye parce que, s’il s’engage, il a évidemment 80 % de chances de le perdre. »

Fils aîné de Ghislain Mpetshi, ancien joueur notamment du FC Bourg-Péronnas (2002-2003), il a commencé le tennis dès l’âge de 4 ans, à l’AS Caluire. « Je n’avais pas spécialement envie de le mettre au foot mais plutôt de le suivre dans ses envies » a confié au Progrès l’ancien footballeur aujourd’hui âgé de 48 ans. Après s’être essayé au basket et à la natation, Giovanni a opté définitivement pour le tennis et gagné son premier tournoi à l’âge de 8 ans Passé pro en 2019, il a choisi aussi la petite balle jaune par amour aussi pour Rafael Nadal. Mais pas question pour autant d’imiter le roi de Roland-Garros sur le terrain ! « Entre la représentation qu’il avait de lui et les exigences au plus haut niveau et ce qu’il rencontre, avec l’expérience qu’il vit lorsqu’il s’entraîne avec des bons joueurs, l’un dans l’autre il commence à bien comprendre qu’il va falloir faire de Rafa Nadal et son style de jeu un vieux rêve», s’amuse son coach dans l’Equipe.

Demi-finaliste en juniors à Roland-Garros en 2021, il avait été dominé par son copain Arthur Fils. Cette même année, il s’était imposé Porte d’Auteuil en double au côté de son camarade et ami Fils. Ce dernier, désormais 38e mondial, ainsi que Luca van Asshe, 68e ont pris de l’avance sur leur copain, passé par le réputé CREPS de Poitiers, puis par le CNE (Centre National d’Entraînement). Contrarié par des petits problèmes de santé en raison de sa croissance rapide, il a mis plus de temps que ses camarades, déjà bien installés sur le grand circuit. A lui de rattraper le temps perdu.

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