Pour la quatrième fois en l’espace de six jours, le château de Versailles a été évacué et fermé quelques heures jeudi, après une nouvelle alerte à la bombe. Un phénomène qui inquiète le maire de la cité royale des Yvelines. «Cela pose de très gros problèmes en termes de fonctionnement pour le château, c’est aussi des pertes financières, ce sont des inquiétudes aussi pour le monde du tourisme, pour les tour-opérateurs. C’est une situation qui ne doit pas se prolonger», a réclamé François de Mazières (DVD) sur Franceinfo ce vendredi matin.
Si ces alertes sont heureusement fausses, l’édile craint malgré tout un effet sur la fréquentation du château si la situation venait à se prolonger. «Cela pourrait avoir des conséquences», a-t-il admis. Selon les retours des tour-opérateurs, «des gens hésitent maintenant à venir», a affirmé François de Mazières. «Quand vous partez des États-Unis, que vous êtes sensible à ces sujets de sécurité, peut-être que vous allez reporter votre visite», a-t-il regretté. «Cela se sait, c’est un château connu dans le monde entier, donc l’information se diffuse, et parfois elle est amplifiée», a déploré l’élu.
Jeudi, le château a de nouveau été fermé, pendant environ deux heures, par mesure de sécurité. Il a finalement rouvert sur les coups de 16h, après des vérifications menées. «Tous les visiteurs munis d’un billet à la date du 19 octobre pour les créneaux entre 12h à 15h30 seront remboursés automatiquement», a précisé le monument par la suite. Le château avait déjà été évacué après des alertes à la bombe samedi dernier, puis mardi et encore mercredi.
Selon François de Mazières, les auteurs des faits sont «visiblement des gens qui se sont “amusés”». «Des gens au départ ont cru faire une plaisanterie. Il faut qu’ils mesurent les conséquences de leurs actes pour que ça ne se reproduise pas», a appelé le maire, réclamant qu’ils soient «très lourdement sanctionnés». «Il faut le rappeler pour que ça cesse», a-t-il martelé. Selon le Code pénal, les auteurs de ces faits risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.
Jeudi soir, sur BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué que 18 interpellations avaient eu lieu ces dernières 48 heures à la suite des fausses alertes à la bombe répétées dans des monuments, des écoles et des aéroports. Ce vendredi matin, sur RTL, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a précisé que «22 enquêtes (étaient) en cours».