De Mickey à Elsa en passant par le capitaine Crochet, plus de 500 héros Disney reprennent vie dans un court métrage en forme de lettre d’amour au studio d’animation, qui fête son centenaire lundi sur fond de turbulences.

Intitulée Il était une fois un studio, cette œuvre drôle et touchante de neuf minutes mêlant images numériques, dessins à la main et prises de vues réelles vient compléter le catalogue de la plateforme Disney , quatre mois après avoir été acclamée au Festival d’animation d’Annecy. Fruit de deux ans de travail, elle montre 543 personnages, issus de 85 longs et courts métrages, sortir des tableaux affichés dans les couloirs des locaux américains du groupe où ils se rassemblent pour une photo de famille après le départ des salariés.

«C’était comme faire le plus grand puzzle de votre vie», résume pour l’AFP Trent Corey, coréalisateur de cette prouesse artistique et technologique qui a mobilisé plus d’une centaine de personnes, ainsi que d’anciens animateurs et 40 comédiens revenus spécialement pour l’occasion. «Nous voulions que tous les personnages ressemblent et aient exactement la même voix que dans leurs films d’origine», ajoute le co-créateur Dan Abraham, qui s’est aussi appuyé sur un enregistrement inédit de Robin Williams, l’interprète du génie d’Aladdin en anglais, décédé en 2014.

Les réalisateurs souhaitaient que le génie emblématique de Robin Williams fasse partie de l’aventure, relate Variety . «Dan Abraham a écouté les extraits de l’enregistrement original et il a trouvé ces petits extraits que nous avons utilisés», a précisé le producteur Bradford Simonsen à nos confrères américains. Les créateurs ont ranimé la voix du défunt acteur sans avoir employé l’intelligence artificielle.

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De quoi redonner ses lettres de noblesse à l’animation traditionnelle, définitivement remplacée par la 3D pour les longs métrages Disney depuis Winnie l’Ourson en 2011. «Sur les 543 personnages du film, environ 450 sont dessinés à la main», au crayon sur du papier, indique le dessinateur Eric Goldberg (Aladdin, Pocahontas), qui a supervisé la partie en 2D du film. «Nous n’avons rien récupéré de films existants», que ce soit en 3D ou en 2D, «donc c’était techniquement difficile», concède-t-il.

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Le film rend également hommage aux quelque 70 ans de maison de l’animateur Burny Mattinson, décédé en février, comme au compositeur de Mary Poppins, Richard Sherman, qui, à 94 ans, a revisité le titre préféré de Walt Disney, Nourrir les p’tits oiseaux. «Tout le monde voulait en être !», assure Dan Abraham.

Concerts, expositions… Le géant du divertissement multiplie les célébrations pour son centenaire, dont le point d’orgue sera la sortie en salles en novembre du film Wish, Asha et la bonne étoile inspiré des classiques Disney. Mais la sortie du court métrage coïncide avec la date considérée comme fondatrice de la Walt Disney Company.

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C’est un 16 octobre que Walt Disney et son frère Roy – qui ont démarré les Disney Brothers Studios dans un garage hollywoodien – ont signé un contrat de distribution déterminant pour leurs Alice comedies, des courts métrages suivant une petite fille en chair et en os dans un monde animé. Le personnage de Mickey n’est lui survenu qu’en 1928, en réponse à la mainmise d’Universal sur les droits de son prédécesseur, Oswald le lapin chanceux, tombé dans l’oubli. «C’est vraiment 100 années où on se retourne et on dit merci aux personnes avec qui on a travaillé (…) et à nos fans», insiste auprès de l’AFP la présidente France de Disney, Hélène Etzi, rappelant que l’empire du divertissement s’est installé dans l’Hexagone dès 1934 avec Le Journal de Mickey.

Reste que l’entreprise californienne, qui a mis le grappin au XXIe siècle sur Pixar, Star Wars et Marvel, traverse une période agitée. Confrontée à la baisse du nombre d’abonnés à Disney , la firme aux grandes oreilles a notamment entrepris de supprimer 7000 postes pour faire des économies, tandis que se poursuit la grève historique des acteurs à Hollywood.

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Antisyndicaliste farouche, régulièrement taxé de racisme ou de misogynie, l’emblématique fondateur du groupe éponyme a perdu de sa superbe, même si certains détracteurs critiquent désormais les positions progressistes («woke») de la marque, qui a choisi une actrice noire pour son remake de La Petite sirène. Dans tous les cas, «les films Disney trouvent une résonance chez tout le monde», estime Eric Goldberg, soulignant qu’ils sont souvent les premiers vus dans l’enfance au cinéma. «Leurs personnages et leurs histoires ont donné beaucoup de joie et d’espoir (…) et, avec un peu de chance», cela continuera «pendant encore 100 ans».