Sur les réseaux sociaux, David Reboursière, arbitre de rugby dans les compétitions amateur, a signalé un fait passé inaperçu dimanche dernier, les débats ayant tourné autour des manques tricolores et des décisions litigieuses de l’arbitre. Sur X (ex-Twitter), il documente, vidéos à l’appui, une nouvelle entourloupe dont s’est rendu coupable le staff des Springboks dirigé par le machiavélique Rassie Erasmus.

Chronologiquement, ça débute de la 45e à la 51e minute du quart de finale contre la France. L’Afrique du Sud procède à sept changements, ne conservant donc qu’un remplaçant en dernier recours sur son banc. Rien à signaler, évidemment, à ce stade. C’est dix à la 61e minute que la situation se corse.

Touché par un plaquage limite de Damian Penaud, Pieter-Steph du Toit reste au sol. Un protocole commotion est demandé et Duane Vermeulen, sorti dix minutes plus tôt, rentre pour le remplacer le temps de l’examen. Le règlement est jusque-là respecté à la lettre. Un règlement qui stipule que le verdict doit être établi dans les douze minutes (en temps réel, pas le chronomètre du match arrêté régulièrement par l’arbitre, spécifie clairement le règlement) après la sortie du joueur, délai à l’issue duquel il en peut plus revenir sur le terrain.

Or, si du Toit satisfait bien au protocole commotion, il ne revient en jeu que dix-sept minutes plus tard. On dispute alors la 74e minute de ce quart de finale et le talonneur Mbonambi, touché à l’épaule sur un maul, est sorti par le staff sud-africain. Qui invoque un… protocole commotion. La raison ? Cela va permettre aux Boks de terminer la rencontre à 15 contre 15 car, à la 63e minute, ils ont effectué leur 8e et dernier changement.

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Or, là encore le règlement est limpide : on peut faire revenir un joueur déjà sorti du terrain pour pallier un protocole. En revanche, si tous les remplaçants sont déjà entrés en jeu, une sortie sur  »simple » blessure ne pourra être compensée par un joueur ayant déjà pris part à la rencontre.

De plus, le talonneur remplaçant, Deon Fourie, est déjà sur le terrain et couvre le poste. Les mêlées peuvent donc continuer à se disputer. En invoquant une commotion inexistante, le staff sud-africain a donc contourné le règlement pour permettre à Pieter-Steph du Toit de revenir sur la pelouse, et après le délai imparti pour son propre protocole, et ainsi éviter de terminer le match en infériorité numérique.

Des affirmations impossibles à vérifier à chaud par l’équipe arbitrale, la santé des joueurs prévalant logiquement, mais une belle entourloupe – et une connaissance diabolique du règlement – de la part de Rassie Erasmus pour le contourner légalement. Pour ce qui est du fair-play, en revanche, on repassera. Mais ça n’a jamais été une notion prise en compte par le staff des Springboks ces dernières années…